Quand le coq de la French Tech chante dans le désert

Un vent d'optimisme venant de Las Vegas a soufflé sur 2015 et la France du numérique avec le déroulement du CES 2015, le « Consumer electronics show », l'événement phare de chaque début d'année pour toutes les startups du monde.

Et la scène French Tech s'est faite fortement entendre au milieu de ces 167 000 m² d'innovations : avec 66 startups représentées et soutenues par la présence d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie et Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat au numérique, la France est la 1ère délégation européenne représentée ! Premier pari réussi pour cette jeune French Tech, initiative fondée fin 2013 par Fleur Pellerin et désormais portée par Axelle Lemaire. Son objectif : accélérer le développement des startups à potentiel et favoriser leur rayonnement à l'international.

Oui, les startups françaises ont fait parler d'elles sur ce CES 2015 à l'image des grenoblois d'ISKN (qui viennent d'annoncer une levée de deux millions de dollars, ou encore de Perfect Memory (accompagné par Axeleo). Alors qu'on leur reproche bien souvent d'avoir des difficultés à s'exporter, il faudra compter sur elles pour être présentes sur les marchés internationaux, en pleine expansion, du big data et des objets connectés. C'est aussi un signe encourageant de la part de la France au moment même où elle vient de perdre sa 5ème place de puissance économique mondiale.

Que vont chercher ses futurs tech champions ?

En premier lieu, le coup de projecteur médiatique : par l'ultra-présence des médias spécialisés américains et internationaux, le CES reste une rampe de lancement formidable pour toute annonce : produit en avant-première (Belty, la ceinture connectée récompensée dans la catégorie « Best offbeat product »), levée de fonds, développement sur le marché US (Netatmo, spécialisée dans les objets connectés et vainqueur de quatre Innovation Awards au CES), etc.

C'est aussi et surtout une occasion de se créer des opportunités, de se montrer, de rencontrer de nombreux partenaires ou prospects, d'entretenir les relations, géographiquement distantes, aves ses clients et distributeurs américains. En ce sens, le CES fait le « job » : un show international et une belle vitrine pour la délégation française. Pour autant, ce n'est pas le seul événement d'importance et ces futures pépites auront à prioriser (leur temps et leur argent) entre ce type de promotion et des salons plus business comme le Mobile World Congress à Barcelone en mars, The Europas Awards à Londres en juin, ou encore le Dublin Web Summit en octobre.

Attention au miroir aux alouettes

Si le CES est aussi l'occasion de rencontrer de nombreux fonds d'investissement, notamment américains, attention au miroir aux alouettes !  Un entrepreneur à succès me rappelait récemment le fameux adage : « On ne lève pas d'argent où l'on sera mais où l'on est ». Autrement dit, ce salon peut accélérer ce processus de levée et de mise en relation pour les startups françaises déjà présentes sur le sol américain, pour les autres, et si ces rencontres avec des Battery Ventures ou Andreessen Horowitz sont évidemment flatteuses et séduisantes, la probabilité qu'elles aboutissent est extrêmement mince.

Or, la plupart de nos startups présentes au CES sont encore très (trop) franco-françaises et il s'agit pour elles de ne pas se tromper dans leurs objectifs court et moyen termes ou risque de perdre du temps. D'autant que l'investissement en capital-risque a le vent en poupe un peu partout sur la planète avec + 24 % d'investissement en 2014 (source PitchBook) avec plus de 44 milliards de dollars investis et en hausse de 18 % en France (source Chausson Finance).

Le début du French Celebrating

Alors à ces startups françaises de (re)séduire les VC (Venture capital) à deux pas de chez eux, plus à même de les accompagner pour atteindre une masse critique en France et préparer leur développement à l'international. L'initiative French Tech mais aussi le dynamisme actuel de nombreux acteurs de l'écosystème entrepreneurial français, notamment fonds et accélérateurs, vont dans ce sens. Souhaitons donc à toutes nos startups françaises, présentes ou non au CES, tous nos vœux de réussite en France et à l'international, et que 2015 sonne le début du French Celebrating !

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Commentaire 1
à écrit le 14/01/2015 à 22:34
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Effectivement participer au CES est une perte de temps phénoménale pour la plupart des Startups de la délégation française, et un gros gâchis de ressources.

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