Pour une école en phase avec l’entreprise

La dernière étude PISA scelle l'échec du modèle éducatif français et souligne l'urgence de le réformer. Il faut rapprocher l'école de l'entreprise, en favorisant les formations en alternance et ainsi répondre aux enjeux de justice sociale et de compétitivité.

Ce n'est pas une surprise, mais c'est tout de même un choc. La dernière étude PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves), qui évalue tous les trois ans les connaissances et les compétences des élèves de 15 ans dans 65 pays dans le monde, rappelle autant l'échec du modèle éducatif français que l'urgence de réformer en profondeur une école qui a semble-t-il oublié sa vocation première : permettre aux jeunes de se former et de trouver un emploi.

La France recule

Malgré toujours plus de dépenses pour notre éducation, la France recule en effet à la 25ème place du classement dévoilé en décembre 2013, très loin de pays comparables en termes de niveau de vie et de richesse économique, avec en prime un accroissement significatif des inégalités. Cette piètre politique éducative, menée depuis des décennies, se traduit par des chiffres implacables : un taux de chômage proche de 11%, avec un jeune sur quatre sans activité ; 140 000 jeunes qui quittent le système scolaire sans aucun diplôme, et donc avec moins de chances de trouver rapidement un emploi ; 400 000 postes actuellement non pourvus en France, faute de compétences disponibles sur le marché, en particulier dans l'industrie.

 « Made in Germany »

Alors que faire ? Au-delà de l'impérieuse nécessité de garantir à chacun l'acquisition d'un socle commun de connaissances, gage du plein exercice de la citoyenneté des jeunes mais également de leur employabilité immédiate et de leur apprentissage tout au long de leur vie, l'école et l'entreprise doivent plus que jamais se rapprocher et travailler ensemble. Il s'agit d'adapter les formations existantes à des métiers qui évoluent rapidement, de professionnaliser les apprentissages, de démocratiser l'usage du numérique et de valoriser tous les potentiels grâce à la capacité d'initiative et à l'esprit d'entreprendre, le tout prenant en compte l'échiquier international.

Inverser la vision de notre système

Très concrètement, il faut désormais inverser totalement la vision de notre système éducatif. La priorité, l'objectif, la raison d'être d'un système de formation doivent être avant tout de permettre à un jeune d'acquérir les compétences nécessaires pour exercer un métier et donc s'intégrer dans la société, source de son épanouissement à la fois professionnel et personnel. Trop souvent considérée comme une « voie de garage », l'alternance, véritable passeport pour l'emploi des jeunes, doit être réhabilitée et fortement dynamisée, notamment dans le supérieur.

Prenons exemple sur l'Allemagne où trois fois plus de jeunes sont concernés par les formations en alternance et 60% des apprentis sont embauchés par l'entreprise qui les a formés, ce qui fait de l'alternance le pilier de la réussite du « made in Germany ». Certes, des progrès sont palpables, particulièrement en Rhône-Alpes, mais nous devons aller bien plus loin. N'attendons pas la prochaine étude PISA pour constater une nouvelle fois la lente glissade de notre système éducatif. Les enjeux de justice sociale et de compétitivité sont bien trop importants.

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Commentaire 1
à écrit le 02/04/2014 à 18:11
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Merci Monsieur Gaud quand je vois comment je me suis fait "détruire" car je faisais des cours concrets avec de nombreuses interventions de professionnels, en me concentrant sur l'acquisition de compétences mais malheureusement, j'étais "hors systèm...

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