Edgar Morin : "Le temps est venu de changer de civilisation"

Dans un entretien exceptionnel, le sociologue et philosophe Edgar Morin ausculte, du haut de ses 94 ans, l’état du monde et celui de la France. Economie, Front national, islam, fanatisme, immigration, mondialisation, Europe, démocratie, environnement : ces enjeux trouvent leur issue dans l’acceptation du principe, aujourd’hui rejeté, de "complexité". Complexité pour décloisonner les consciences, conjurer les peurs, confronter les idéaux, hybrider les imaginations, et ainsi "réenchanter l’espérance" cultivée dans la fraternité, la solidarité et l’exaucement de sens. "Le seul véritable antidote à la tentation barbare a pour nom humanisme", considère-t-il à l’aune des événements, spectaculaires ou souterrains, qui ensanglantent la planète, endeuillent la France, disloquent l’humanité. "Il est l’heure de changer de civilisation." Et de modeler la "Terre patrie."
Le sociologue et philosophe Edgar Morin ausculte, du haut de ses 94 ans, l’état du monde et celui de la France.
Le sociologue et philosophe Edgar Morin ausculte, du haut de ses 94 ans, l’état du monde et celui de la France. (Crédits : Hamilton/Rea)

Acteurs de l'économie - La Tribune. Attentats à Paris, état d'urgence, rayonnement du Front National, vague massive de migration, situation économique et sociale déliquescente symbolisée par un taux de chômage inédit (10,2 % de la population) : la France traverse une époque particulièrement inquiétante. La juxtaposition de ces événements révèle des racines et des manifestations communes. Qu'apprend-elle sur l'état de la société ?

Edgar Morin. Cette situation résulte d'une conjonction de facteurs extérieurs et intérieurs, à l'image de ceux, tour à tour favorables et hostiles, qui circonscrivent l'état de la France, bien sûr inséparable de celui de la mondialisation. Car c'est l'humanité même qui traverse une "crise planétaire". Et la France subit une crise multiforme de civilisation, de société, d'économie qui a pour manifestation première un dépérissement lui aussi pluriel : social, industriel, géographique, des territoires, et humain.

La planète est soumise à des processus antagoniques de désintégration et d'intégration. En effet, toute l'espèce humaine est réunie sous une "communauté de destin", puisqu'elle partage les mêmes périls écologiques ou économiques, les mêmes dangers provoqués par le fanatisme religieux ou l'arme nucléaire. Cette réalité devrait générer une prise de conscience collective et donc souder, solidariser, hybrider. Or l'inverse domine : on se recroqueville, on se dissocie, le morcellement s'impose au décloisonnement, on s'abrite derrière une identité spécifique - nationale et/ou religieuse. La peur de l'étranger s'impose à l'accueil de l'étranger, l'étranger considéré ici dans ses acceptions les plus larges : il porte le visage de l'immigré, du rom, du maghrébin, du musulman, du réfugié irakien mais aussi englobe tout ce qui donne l'impression, fondée ou fantasmée, de porter atteinte à l'indépendance et à la souveraineté économiques, culturelles ou civilisationnelles. Voilà ce qui "fait" crise planétaire, et même angoisse planétaire puisque cette crise est assortie d'une absence d'espérance dans le futur.

Au début des années 1980, le monde occidental se croyait solidement debout dans la prolongation des mythiques "Trente Glorieuses" et solidement convaincu de bâtir une société ascendante ; de leur côté, l'Union soviétique et la Chine annonçaient un horizon radieux. Bref, chacun ou presque pouvait avoir foi dans l'avenir. Cette foi a volé en éclats, y compris dans les pays dits du "tiers monde", et a laissé place à l'incertitude, à la peur, et à la désespérance.

Comment qualifiez-vous ce moment de l'histoire, dans l'histoire que vous avez traversée ?

Cette absence d'espérance et de perspective, cette difficulté de nourrir foi dans l'avenir, sont récentes. Même durant la Seconde Guerre mondiale, sous l'occupation et sous le joug de la terreur nazie, nous demeurions portés par une immense espérance. Nous tous - et pas seulement les communistes dans le prisme d'une "merveilleuse" Union soviétique appelée à unir le peuple - étions persuadés qu'un monde nouveau, qu'une société meilleure allaient émerger. L'horreur était le quotidien, mais l'espoir dominait imperturbablement ; et cette situation a priori paradoxale caractérisait auparavant chaque époque tragique. Soixante-dix ans plus tard, l'avenir est devenu incertain, angoissant.

Horreur - espoir, paix - repli : ce qui, dans l'histoire contemporaine, distingue les ferments de ces deux situations, c'est l'irruption du fait religieux, et particulièrement d'un islamisme qui ébranle bien au-delà des frontières des pays musulmans...

Les reflux nationaux-religieux ont pour premier point de cristallisation la révolution iranienne de 1979, et l'instauration, inédite, d'une autorité politique religieuse et radicale. Elle intervient après plusieurs décennies de profonds bouleversements dans le monde musulman : à la colonisation ottomane pendant des siècles succède la colonisation occidentale à laquelle succède une décolonisation souvent violente à laquelle succède l'instauration de dictatures à laquelle succède le souffle d'espérance du Printemps arabe auquel succède l'irruption de forces contraires et souvent donc la désillusion, auxquelles à ce jour ont succédé le chaos géopolitique et la propagation de l'idéologie barbare de Daech...

Tout retour à la religion n'est bien sûr pas synonyme de fracas, et souvent se fait de manière pacifiée. Mais on ne peut pas omettre la réalité des autres formes, agressives et violentes, qui ont germé dans le bouillon de culture afghan et ont prospéré dans un terreau où toutes les parties prenantes ont leur part de responsabilité ; la seconde guerre en Irak, l'intervention en Libye, l'inaction en Syrie, le bourbier israélo-palestinien mais aussi, sous le diktat américain, la propagation d'une vision manichéenne du monde opposant empires du bien et du mal, ont participé à la fracturation du monde musulman et à la radicalisation de certaines de ses franges. Le comportement des grandes nations du monde a contribué activement à "l'émergence" d'Al Qaeda hier et de l'État islamique aujourd'hui, à faire de la Syrie un terrain de guerres, d'alliances de circonstances, de coalitions invraisemblables, d'intérêts contraires, d'exactions, et de prolifération islamiste inextricable. Ce brasier dissémine ses flammèches bien au-delà de ses frontières, et ses répercussions ne se limitent pas à la rupture diplomatique entre l'Arabie Saoudite et l'Iran ou à la flambée du schisme entre chiites et sunnites.

Cette absence d'espérance individuelle et collective dans l'avenir a-t-elle pour germe, dans le monde occidental, l'endoctrinement marchand, capitaliste, consumériste et ultra technologique ?

Deux types de barbarie coexistent et parfois se combattent. Le premier est cette barbarie de masse aujourd'hui de Daech, hier du nazisme, du stalinisme ou du maoïsme. Cette barbarie, récurrente dans l'histoire, renaît à chaque conflit, et chaque conflit la fait renaître. On s'en offusque en 2016 en découvrant les images ou les témoignages dans l'État islamique, mais les millions de morts des camps nazis, des goulags soviétiques, de la révolution culturelle chinoise comme du génocide perpétré par les Khmers rouges rappellent, s'il en était besoin, que l'abomination barbare n'est pas propre au XXIe siècle ni à l'Islam ! Ce qui distingue la première des quatre autres qui l'ont précédée dans l'histoire, c'est simplement la racine du fanatisme religieux.

Le second type de barbarie, de plus en plus hégémonique dans la civilisation contemporaine, est celui du calcul et du chiffre. Non seulement tout est calcul et chiffre (profit, bénéfices, PIB, croissance, chômage, sondages...), non seulement même les volets humains de la société sont calcul et chiffre, mais désormais tout ce qui est économie est circonscrit au calcul et au chiffre. Au point que tous les maux de la société semblent avoir pour origine l'économique, comme c'est la conviction du ministre de l'Économie Emmanuel Macron. Cette vision unilatérale et réductrice favorise la tyrannie du profit, de la spéculation internationale, de la concurrence sauvage. Au nom de la compétitivité, tous les coups sont permis et même encouragés ou exigés, jusqu'à instaurer des organisations du travail déshumanisantes comme en atteste le phénomène exponentiel de burn out. Déshumanisantes mais aussi contre efficientes à l'heure où la rentabilité des entreprises est davantage conditionnée à la qualité de l'immatériel (coopération, prise d'initiatives, sens de la responsabilité, créativité, hybridation des services et des métiers, intégration, management etc.) qu'à la quantité du matériel (ratios financiers, fonds propres, cours de bourse, etc.). Ainsi la compétitivité est sa propre ennemie. Cette situation est liée au refus d'aborder les réalités du monde, de la société, et de l'individu dans leur complexité.

"Tous les maux de la société semblent avoir pour origine l'économique, comme c'est la conviction du ministre de l'Économie Emmanuel Macron. Cette vision unilatérale et réductrice favorise la tyrannie du profit, de la spéculation internationale, de la concurrence sauvage."

Une grande part de votre travail de sociologue et de philosophe a justement porté sur l'exploration de la complexité, sur l'imbrication des différents domaines de la pensée complexe mise en lumière dans votre "œuvre" référence, La Méthode. Le terme de complexité est considéré dans son assertion "complexus", qui signifie "ce qui est tissé ensemble" dans un entrelacement transdisciplinaire. À quels ressorts attribuez-vous ce rejet, contemporain, de ce qui est et fait complexité ?

La connaissance est aveugle quand elle est réduite à sa seule dimension quantitative, et quand l'économie comme l'entreprise sont envisagées dans une appréhension compartimentée. Or les cloisonnements imperméables les uns aux autres se sont imposés. La logique dominante étant utilitariste et court-termiste, on ne se ressource plus dans l'exploration de domaines, d'activités, de spécialités, de manières de penser autres que les siens, parce qu'a priori ils ne servent pas directement et immédiatement l'accomplissement de nos tâches alors qu'ils pourraient l'enrichir.

La culture n'est pas un luxe, elle nous permet de contextualiser au-delà du sillon qui devient ornière. L'obligation d'être ultraperformant techniquement dans sa discipline a pour effet le repli sur cette discipline, la paupérisation des connaissances, et une inculture grandissante. On croit que la seule connaissance "valable" est celle de sa discipline, on pense que la notion de complexité, synonyme d'interactions et de rétroactions, n'est que bavardage. Faut-il s'étonner alors de la situation humaine et civilisationnelle de la planète ? Refuser les lucidités de la complexité, c'est s'exposer à la cécité face à la réalité. Ce qui précéda et favorisa la Seconde Guerre mondiale n'était-il pas une succession d'aveuglements somnambuliques ? Et au nom de quoi faudrait-il penser qu'en 2016 les décideurs politiques sont pourvus de pouvoirs extralucides et protégés de ces mêmes aveuglements ?

La barbarie prospère quand la mémoire de la barbarie s'efface. Or en occident, l'empreinte de l'indicible le plus indicible : la Shoah, qui dans les consciences constitua une digue, même poreuse, à la reproduction de la barbarie, s'estompe au fur et à mesure que les témoins disparaissent. Redoutez-vous les conséquences de cette évaporation "physique" de l'histoire ? L'Homme est-il victime d'une confiance disproportionnée en son humanité et en l'humanité collective à ne pas reproduire demain l'abomination d'hier ?

L'extermination des juifs dans les camps de concentration nazis n'a pas empêché une partie du monde juif en Israël de coloniser et de domestiquer la population palestinienne. Que leurs ascendants voire eux-mêmes aient subi les plus épouvantables atrocités pendant la Seconde Guerre mondiale a-t-il immunisé les agents du Mossad ou les officiers de l'armée israélienne à commander ou à perpétrer des atrocités ? Non. Qu'on fait les communistes lorsqu'ils ont occupé l'Allemagne de l'est et libéré le camp de Buchenwald, dans lequel dès 1933 avaient été incarcérés et anéantis notamment des... communistes ? Ils y ont parqué les supposés ou avérés anti-communistes ! Et dès le 8 mai 1945, les Français, eux-mêmes victimes de la barbarie nazie, n'ont-ils pas conduit le massacre de Sétif, Guelma et Kherrata, au cours duquel plusieurs milliers d'anti-colonialistes et d'indépendantistes algériens furent exterminés ? Pourtant ces victimes avaient pour revendication strictement la même que celle des Français à l'égard du pouvoir allemand : liberté, paix et émancipation. "Dans l'opprimé d'hier il y a l'oppresseur de demain", considérait fort justement Victor Hugo.

La mémoire est, en réalité, toujours à sens unique et ne constitue nullement un rempart à la reproduction du mal. Le seul véritable antidote à la tentation barbare, qu'elle soit individuelle et collective, a pour nom humanisme. Ce principe fondamental doit être enraciné en soi, chevillé au fond de soi, car grâce à lui on reconnaît la qualité humaine chez autrui quel qu'il soit, on reconnaît tout autre comme être humain. Sans cette reconnaissance d'autrui chère à Hegel, sans ce sens de l'autre que Montaigne a si bien exprimé en affirmant "voir en tout homme un compatriote", nous sommes tous de potentiels barbares.

Netanyahu autorise les detentions administratives d'israeliens

"L'extermination des juifs dans les camps de concentration nazis n'a pas empêché une partie du monde juif en Israël de coloniser et de domestiquer la population palestinienne." (Ici, Benjamin Netanyahu)

La France est en état d'urgence. Ce qui instille de lourdes interrogations sur l'articulation des libertés individuelles avec la nécessité de combattre le péril terroriste. Erri de Luca considère que "déléguer la sécurité à l'État, c'est réduire ses propres responsabilités". Et le romancier italien d'inviter chacun à "s'emparer de la problématique, et pour cela d'être responsable de ce qui se passe à côté de lui. Lançons l'alerte au niveau zéro de la société, dans un mouvement populaire et de fraternité." L'enjeu de la sécurité peut-il constituer une opportunité de démocratie et même de fraternité ?

Pour l'heure, absolument rien ne permet de croire en son exaucement. Les expériences passées apprennent beaucoup. Y compris lorsqu'elles ont pour théâtre d'autres pays. À ce titre, les lois "Prevent" déployées en Grande-Bretagne après les terribles attentats de 2005 à Londres ont-elles porté leurs fruits ? Elles poursuivaient un double dessein : d'une part favoriser l'intégration des musulmans, nombreux sur le territoire, en leur affectant notamment des lieux cultuels et culturels, d'autre part mieux repérer les extrémistes potentiellement promis à se radicaliser dans la peau de terroristes. C'est-à-dire qu'il s'agissait d'identifier plus facilement de possibles ennemis au sein d'une communauté qu'on cherchait à mieux intégrer... Cette stratégie schizophrénique était vouée à l'échec. Résultat, non seulement la sécurité n'y a pas gagné, mais en plus, le sentiment d'intégration des musulmans s'est détourné de sa cible originelle : la nation britannique, pour embrasser celle de l'islam.

L'histoire contemporaine des factions armées et terroristes - IRA en Grande-Bretagne, ETA en Espagne, Brigades rouges en Italie - qui ont perpétré des atrocités dans les démocraties, montre que la répression policière et les dispositifs législatifs contraignant les libertés ont leurs limites. Rien ne peut faire pare-feu infranchissable. À ce titre, penser que les actuelles mesures d'urgence en France accroissent la sécurité est un leurre ; elles diffusent au sein de la population un « sentiment psychologique » de sécurité, mais cette perception n'est pas synonyme de sécurité véritable. Et de plus, si elles tombent en de « mauvaises » mains, ces mesures peuvent être détournées de leur vocation, autoriser le pire arbitraire et se retourner drastiquement contre l'intérêt même de la nation. Les imagine-t-on dans le cadre d'une victoire du FN au scrutin présidentiel ?

Tout comme l'humanisme forme la plus efficace des murailles contre la barbarie, cultiver fraternité et unité au sein de la population certes ne permet pas de repérer les terroristes mais tonifie le principe d'identité partagée, consolide la vitalité démocratique, et donc peut participer à dissuader les radicaux de franchir le pas vers le terrorisme.

L'intégration de "l'extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France" au projet de loi constitutionnelle forme une importante fracture dans le substrat idéologique de la gauche française, et cristallise une opportunité supplémentaire de rupture. Cette dramaturgie est-elle fondée ? Le Chef de l'État et son Premier ministre renient-ils les "valeurs" de gauche ou les adaptent-ils aux singulières injonctions du contexte terroriste ?

La "valeur" de cette déchéance de nationalité est purement symbolique, nullement concrète. Et sa portée mythologique est infructueuse. Faire croire que déchoir de la nationalité française des kamikazes déterminés à mourir au nom du djihad va les dissuader de passer à l'acte est un non sens. Cette proposition administrative et juridique a pour seule véritable vocation de constituer une excommunication, elle est à ce titre une sorte d'équivalent laïc de l'excommunication dans la religion catholique ou du Herem dans le judaïsme. "Être déchu" signifie que l'on n'est plus rien, que l'on n'existe plus aux yeux de sa nation, et je peux comprendre ceux qui l'associent à une offense aux valeurs de la République. La dimension symbolique, forte, n'est pas sans rappeler, par ailleurs, de sombres souvenirs. Du régime nazi aux services de Mussolini en passant par le gouvernement de Vichy, les procédures de déchéance furent pléthoriques, et elles demeurent l'apanage des régimes politiques autoritaires.

Dans leur ouvrage Jésus selon Mahomet (Seuil), Gérard Mordillat et Jérôme Prieur évoquent la difficulté de décortiquer les énigmes du Coran, d'interpréter les textes à l'aune des critères occidentaux de compréhension. Comme s'y emploient les courants salafistes et wahhabites, le Coran s'expose à des considérations incompatibles avec la République, et même, comme l'a démontré la folie des terroristes, totalement hostiles lorsqu'il devient levier d'endoctrinement et de désagrégation de "l'être sujet de la société". La communauté musulmane a manifesté avec force son rejet de l'horreur des attentats du 13 novembre, mais la même s'était montrée sensiblement plus discrète au moment de condamner l'assassinat des dessinateurs de Charlie Hebdo. Pourtant, sur l'échelle des valeurs de la République, il ne doit pas exister d'approche différenciante des deux événements. L'islam, notamment au sein d'une jeunesse qui y trouve un substitut à son malaise social et citoyen, est-il bien naturellement soluble dans la nation, la laïcité et la démocratie françaises ?

L'histoire apporte la meilleure réponse. Pendant des siècles et dans toute l'Europe, qu'a donc démontré l'Église catholique ? Son incompatibilité avec la démocratie française et la laïcité. Il faudra attendre le début du XXe siècle, c'est-à-dire "hier" sur l'échelle du christianisme, pour qu'Église, démocratie et laïcité commencent de coexister, à l'issue d'une succession séculaire de luttes armées, philosophiques, politiques, artistiques ou sociales qui ont fait progresser les esprits. Renaissance, Lumières, romantisme... toutes ces étapes furent nécessaires pour que le pouvoir de l'Église quitte le périmètre politique et se concentre sur la sphère privée, dite « des âmes ». Et c'est seulement une fois que l'écueil monarchique fut définitivement écarté que l'Église catholique devint entièrement soluble dans la démocratie. Alors pourquoi doit-on exiger de l'islam d'accomplir en quelques années voire instantanément la même trajectoire que l'Église mit des siècles à réaliser ?

D'autre part, l'occident chrétien est légitimement effondré devant la destruction des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan ou des vestiges de Palmyre en Syrie, il est légitimement opposé à la stratégie armée de conquête de territoires et légitimement écoeuré par les massacres perpétrés par  les islamistes ; mais a-t-on oublié la manière dont, au cours des siècles, les chrétiens persécutèrent les païens, brulèrent leurs représentations artistiques, portèrent les sanglantes croisades, évangélisèrent les terres musulmanes ? L'inquisition fut-elle un modèle d'humanité ?

Certes, tout comme dans la Bible, le Coran recèle des textes d'une infinie beauté mais parfois aussi d'une grande violence, notamment à l'endroit de l'infidèle et de l'impie. Mais l'islam est en premier lieu une religion judéo-chrétienne, proche davantage du judaïsme que de la chrétienté - ses interdits et ceux du judaïsme sont très proches -, et qui partage un même socle avec les deux autres religions monothéistes ; Abraham, Moïse, Jésus sont communs aux textes, et seul le prophète Mahomet singularise véritablement le Coran. Un minaret ne ressemble-t-il pas à un clocher ? Bref, le tronc commun aux trois grandes religions est substantiel. Et l'enjeu prioritaire pour lever les derniers écueils à la totale « solubilité » de l'islam dans la démocratie et la République françaises, c'est d'enseigner la nature judéo-chrétienne de l'islam. Voilà un devoir pédagogique fondamental.

Comment tout Homme croyant doit-il hiérarchiser ses attributs dès lors qu'il doit être admis que les règles publiques de la République qui font commun et société s'imposent à celles, privées, de la foi, c'est-à-dire à l'expression de la conscience spirituelle ? À quelles conditions, finalement, "identité musulmane" et "identité française" sont-elles compatibles ?

Le "décrié" Tariq Ramadan - avec qui Edgar Morin a publié Au péril des idées, Presses du Chatelet, NDLR - y est lui-même favorable : il est l'heure d'organiser et de promouvoir un islam occidental européen, qui sera le théâtre de reconnaissances fondamentales. Reconnaissance du statut des femmes, de l'égalité hommes-femmes, des lois de la République, du monopole de l'État dans l'éducation publique - cohabitant avec des systèmes d'éducation privée -, des non croyants et libres penseurs, des mariages mixtes... L'ensemble de ces leviers est déterminant pour amener chaque musulman à adopter les règles de la République et à prendre conscience qu'elles ne constituent aucunement une entrave à l'exercice de sa foi.

La France est un pays multi-ethnique et multi-religieux. La religion juive - aujourd'hui encore interprétée par les ultra-orthodoxes en Israël dans une radicalité qui juge la seule fréquentation d'un goy impure et immonde - s'est convertie avec succès aux lois de la République. Absolument rien ne permet de considérer que l'islam ne peut pas y parvenir. Encore faut-il s'extraire d'un tourbillon qui entremêle rejets et stigmatisations réciproques, et d'un cercle vicieux par la faute duquel les phobies (islamophobie, occidentalophobie, judéophobie) se nourrissent, s'entretiennent, s'exacerbent mutuellement. Elles composent un seul et même poison qui intoxique toute la nation.

Autre poison : le Front National. 6 800 000 électeurs lors du dernier scrutin régional, des cadres désormais de bon niveau, des diagnostics qui peuvent sonner juste au-delà des cercles habituels, une crise familiale interne finalement maîtrisée, un éventail de motivations parmi les électeurs qui a dépassé celui, historique, de la seule xénophobie. Chômage, déracinement, dilution des repères, déshérence sociale, offre éducationnelle déliquescente, inégalités croissantes, discrédit des "élites", cités gangrénées par l'insécurité : une partie de ces électeurs fonde son vote sur des considérations davantage économiques, financières, sociales que "seulement" ethniques. Le front républicain, artificiel, face à un FN dédiabolisé, a semblé vivre ses ultimes heures ; de moins en moins audible au sein des partis traditionnels et chez les électeurs, il constitue même un crédit supplémentaire à la stratégie victimaire et complotiste du FN. Enfin, les scores records qu'il a enregistrés lors des Régionales dans les communes qu'il administre depuis 2014 (53,73 % au Pontet, 48,01 % à Béziers, 53,27 % à Fréjus), confèrent au FN d'être bel et bien l'un des composants d'un paysage politique désormais tripolaire. L'enracinement est idéologique, géographique, politique. Quel diagnostic sur l'état même de la France cette réalité produit-elle ?

La popularité du Front National cristallise une double régression : celle de la France républicaine, et celle du peuple de gauche. La France républicaine avait vaincu en 1900 la France aristocratique et monarchique, mais le gouvernement de Vichy montra que cette France républicaine post-Dreyfus n'avait que partiellement jugulé l'autre France. Lorsque j'étais enfant ou adolescent, l'ennemi n'était pas l'arabe mais bien le juif, et cela même les grands hebdomadaires nationaux s'en faisaient les porte-paroles, colportant les pires calomnies. Cette deuxième France xénophobe a toujours existé, mais compromise par la collaboration elle s'est recroquevillée. Nous assistons au lent et méthodique retour d'un Vichysme rampant qui n'a pas besoin d'occupation allemande pour innerver les consciences. Le dépérissement du peuple républicain et du peuple de gauche en même temps que les angoisses du présent expliquent cette résurgence.

Et cette cause a pour origine la disparition progressive des structures qui maillaient le territoire, couvraient les différentes populations, et diffusaient l'esprit et les règles de la République, les principes de la démocratie et de la laïcité, les valeurs de liberté, d'égalité, d'humanisme, de fraternité : les instituteurs dans un monde rural longtemps majoritaire, les enseignants dans le secondaire, les cellules locales des partis socialiste et communiste dans leurs écoles de cadres et dans les syndicats. Cette structuration des valeurs républicaines - qui, par capillarité, assurait sa perpétuelle régénérescence -, s'est lézardée puis s'est effondrée. Résultat, dans une nation dépourvue d'idéaux et d'espérance, cette seconde France de la xénophobie, du repli, de la peur, redevient majoritaire. Pire, elle parvient à contaminer ceux-là mêmes qui, il y a encore peu, portaient un intérêt empathique au monde.

"Marine Le Pen serait-elle une présidente "simplement" autoritaire ou fascisante ? Ce qu'elle est réellement, nous ne le saurons que si elle est élue. Mais il sera peut-être trop tard."

Qu'il soit autorisé au sein de la République suffit-il à qualifier le Front National de parti républicain ?

Le Front National clame haut et fort assumer la loi républicaine et la laïcité, et à ce titre est totalement éligible au rang de parti républicain. Reste un mystère : quelle Présidente de la République Marine Le Pen ferait-elle ? Autoritaire dans la lignée de la Hongrie de Victor Orban, déterminée à quitter le pluralisme démocratique et à adopter une organisation fascisante ? En d'autres termes, ce qui distingue la menace fondée de la menace improbable d'une victoire électorale constitue une énigme. Mais une énigme que sa popularité enracinée et la faiblesse des contrepoids idéologiques et démocratiques rendent extrêmement inquiétante. Nous saurons qui elle est si elle est élue, mais il sera peut-être trop tard.

Le vote Front National est la manifestation d'une exaspération multiforme, qui contamine jusqu'aux strates les plus éduquées de la société - près de 20 % des chefs d'entreprise l'ont rallié. Signifie-t-elle que la France est allée au bout de ce qu'elle peut proposer et accepter en matière d'assistance, d'accueil, et d'impôt - qui constitue le socle même de la société ? Trois contributeurs majeurs à "l'humanité" du "vivre ensemble"...

La psychose anti-migrants est ubuesque. Peu nombreux sont les fugitifs de Syrie ou d'Irak candidats à s'installer en France, et c'est traditionnellement dans les localités les moins exposées à l'immigration que sévissent les plus virulents sentiments xénophobes. Là encore ne succombons pas à la logique quantitative. La réussite de l'intégration n'est pas une question de chiffres mais de conditions d'accueil : contexte économique, dispositifs sociaux et éducationnels, "atmosphère" politique, prédispositions psychosociologiques de la population autochtone à plutôt s'ouvrir ou se fermer, etc. L'Allemagne, nonobstant les graves débordements sexistes, à ce jour encore non élucidés, du réveillon du jour de l'an à Cologne et dans quelques autres villes, pâtit-elle d'héberger un million et demi de réfugiés politiques ? Non, et cela parce que ses habitants comme sa classe politique font preuve d'ouverture.

Le système français de naturalisation, en vigueur depuis le début du XXe siècle, a bien fonctionné. Et l'histoire des vagues massives d'immigration livre deux enseignements universels : deux générations sont nécessaires avant une pleine intégration - même lorsque les immigrés sont de religion catholique, comme en témoignent les violences subies par les Italiens débarqués à Marseille dans les années 1900 -, et le test de ladite intégration est le mariage mixte. Alors certes ces règles s'appliquent plus difficilement avec les populations originaires du Maghreb. Cela tient au passé colonial, au passif de la guerre d'Algérie, au traitement équivoque des pays occidentaux à l'égard des régimes arabes ou du conflit israélo-palestinien, à certains particularismes religieux, au zèle de la police à l'endroit des jeunes contrôlés au faciès... Tout cela contribue à entretenir un climat de rejet, mais aussi de repli et de fermeture sur soi. Il en est pourtant qui en dépit de ces obstacles, percent le plafond et occupent des postes de haute responsabilité politique, artistique ou économique. Ils sont l'exemple qu'en dépit du grave dépérissement du socle républicain d'intégration et du délitement des creusets de liberté, d'égalité et de fraternité, l'intégration reste possible.

La retranscription des conversations du joueur de football Karim Benzema - dans l'affaire pénale l'opposant à son coéquipier Mathieu Valbuéna -, dont il était presque impossible de comprendre le sens et d'interpréter la signification, est symptomatique d'un mal profond, ainsi résumé par l'avocat pénaliste Eric Dupond-Moretti : la nation manque d'un langage commun et de codes de conduite communs. Dans ce domaine aussi, le système éducatif a-t-il gravement failli ? Est-il réactionnaire d'appeler dans le sillage d'Alain Finkielkraut à restaurer avec exigence des bases de vie commune : civisme, lecture, histoire, etc. ?

Le système éducatif est devenu tout à fait inadéquat, et cela pour l'ensemble des jeunes quels que soient leur origine ethnique, leur milieu social ou leur parcours de vie. Tout simplement parce qu'il ne traite pas des problèmes fondamentaux que chacun est appelé à affronter au cours de son existence. Enseigner à vivre - c'est aussi le titre d'un de ses ouvrages, paru chez Actes Sud en 2014, NDLR -, comme y exhortait Jean-Jacques Rousseau, c'est en effet explorer les voies de l'épanouissement, de l'autonomie intellectuelle, émotionnelle et décisionnelle, c'est apprendre à vivre solidairement, à faire face aux problèmes vitaux de l'erreur, de l'illusion, de la partialité, de l'incompréhension d'autrui et de soi-même, c'est apprendre à affronter les incertitudes du destin humain, à connaître les pièges de la connaissance, in fine à faire face aux problèmes du "vivre". Tout cela à l'ère d'internet et dans une civilisation où nous sommes si souvent désarmés voire instrumentalisés.

Nombre de sujets absolument fondamentaux sont absents de l'enseignement. Par ailleurs, les manuels d'histoire doivent impérativement s'enrichir d'une information minutieuse sur une histoire de France qui dépeint les capétiens et au cours des siècles a intégré des peuples hétérogènes en les "provincialisant" et en les francisant. Insister sur la manière dont des nations, des peuples, des cultures, des langues, des religions a priori si éloignés les uns des autres se sont peu à peu agglomérés et composent aujourd'hui une nation polyculturelle est essentiel. La France n'est pas « que » empire conquérant et colonisateur ; elle est surtout elle-même le fruit d'une mosaïque de cultures, et ce qui était "valable" avec l'hybridation avant-hier des peuples breton, basque, alsacien, hier des Italiens, Polonais ou Portugais, l'est pleinement aujourd'hui avec les Marocains, Algériens, Cambodgiens ou Turcs.

Enfin, et tout aussi capitaux doivent être d'une part la réhabilitation de la culture des humanités, menacée par la culture techno-économique, d'autre part son décloisonnement et son maillage avec la culture scientifique. Faire se confronter, dialoguer, construire ensemble et de manière transdisciplinaire ces différentes expressions de la connaissance est fondamental, y compris pour favoriser, là encore, la culture de l'ouverture au détriment de celle, grandissante, de la fermeture. Ce qui signifie aussi que toutes les formes de la culture doivent être promues. Les disciplines classiques ne doivent pas obstruer celles modernes et contemporaines. Mon attachement viscéral à l'œuvre de Montaigne, Pascal, Rousseau ou Dostoïevski ne m'empêche pas d'être émerveillé par celle de Fritz Lang ou d'Akira Kurosawa. Les vertus de la complexité, c'est, dans ce domaine aussi, embrasser plutôt qu'élaguer, c'est mettre en perspective plutôt que compartimenter.

Edgar Morin

"Le succès du Front National cristallise la popularité grandissante d'une deuxième France xénophobe qui a toujours existé". (Hamilton / REA)

Le Front National a "capturé" et dévoyé une valeur clé de la nation - abandonnée par la gauche en dépit des tentatives d'Arnaud Montebourg dans le champ économique - : le patriotisme. Patriotisme dont se sent exclue une frange de la population qui n'a pas d'histoire commune avec la France et donc peut difficilement envisager avec elle un avenir commun. La célèbre image des drapeaux algériens brandis par de jeunes Français dans les travées du Stade de France a fait mal. Comment réveiller le sentiment (com)patriote sans qu'il dérape dans les travers nationalistes ?

Jean Jaurès conciliait patriotisme et internationalisme. Aujourd'hui il faut associer ces deux termes qui sont antagonistes pour la pensée non complexe : patriotisme et cosmopolitisme signifiant "citoyen du monde". La communauté de destin pour tous les humains, créée par la mondialisation, doit générer un nouveau lien civique de responsabilité, par exemple à l'état de la biosphère qui dépend de nous et dont nous dépendons. En 1993, j'ai même écrit un livre, Terre Patrie (Seuil), plus actuel que jamais. Mais cela n'exclut pas nos autres patries, dont nos "petites" patries, locales et provinciales, et surtout la nation qui, elle, est une communauté de destin aux profondes racines historiques, et pour qui le mot patriotisme indique le ciment affectif qui nous lie à elle, car il est à la fois maternel (mère-patrie) et paternel (autorité de l'État). Ce patriotisme doit d'ailleurs être revitalisé par opposition à une mondialisation essentiellement techno-économique, anonyme, sans âme - alors que nous devons nous sentir liés à la matrie terrestre dont nous sommes issus. Comme la mondialisation techno-économique crée dans notre nation comme dans d'autres des déserts humains et économiques, nous devons sauvegarder nos intérêts nationaux vitaux.

Notre nation porte en elle deux messages qu'ont toujours transformé en français des ressortissants de peuples progressivement provincialisés et francisés au cours des siècles d'histoire, puis ensuite issus d'émigration : celui d'intégration de la diversité ethnique puis religieuse dans une grande unité supérieure, qui se nourrit de cette diversité sans la détruire. Autrement dit reconnaître que la France est en fait multiculturelle, c'est donner aux enfants d'immigrés la possibilité de se sentir français. D'autre part, 1789 a introduit dans le code génétique une originalité : être français n'est pas subir un déterminisme, c'est vouloir être français. Les délégations à la fête du 14 juillet 1790 disaient : "Nous voulons faire partie de la grande nation". Au 19e siècle, Fustel de Coulanges et Renan considéraient que la France était un être d'esprit, non de sang ; ainsi, en dépit de leur culture germanique, les Alsaciens voulaient être français et se sentaient français d'esprit. Plus nous sommes menacés par des forces anonymes et anonymisantes, qui tendent à disloquer ou à dissoudre les communautés et les solidarités, plus nous devons travailler à sauver lesdites communautés et solidarités. Le nationalisme clos s'oppose à tout ce qui peut nous solidariser avec nos voisins européens et avec les autres peuples de la planète. Notre patriotisme est en même temps humaniste. Si cela était enseigné dans les écoles, les élèves constateraient que l'histoire de France n'est pas principalement conquêtes et colonisation, elle est aussi et surtout intégration du divers, communauté profonde, et, comme l'ont clamé tous les grands de Montaigne à Hugo et Jaurès, elle est amour de l'humanité.

Le succès du Front National illustre un autre phénomène : dans un contexte de mondialisation, de disparition des frontières, de "planétarisation" instantanée (via les réseaux sociaux, les nouvelles technologies, les facilités de transports, la mobilité sous toutes ses formes) mais aussi, consubstantiellement, de précarisation, d'inégalités, de dogme marchand, et d'effacement d'un certain nombre de repères (notamment lié au délitement des religions), les citoyens semblent aspirer à recouvrer un périmètre d'existence visible, délimité, compréhensible, de proximité à la fois géographique mais aussi identitaire, culturel, religieux. Bref, le retour à une nation et à une société "homogènes" et "rassurantes"... A-t-on ouvert le monde et celui de chaque citoyen de manière trop hâtive ou désordonnée ?

À partir du début des années 1990 a pris forme l'unification techno-économique du globe. Internet, téléphone mobile, disparition administrative des frontières, dématérialisation tous azimuts, canaux financiers instantanés et planétaires, propagation du capitalisme de la Chine à la Russie, de l'Amérique latine à l'Afrique : contrairement aux idées reçues, ce phénomène d'universalisation a favorisé la rétraction, la "refermeture", et même la dislocation - idéologique, religieuse, politique, culturelle - dans de nombreuses parties du globe.

N'est-il pas curieux que concomitamment à cette mondialisation multiforme surviennent la désagrégation de la Yougoslavie, la scission de la Tchécoslovaquie, des stratégies séparatistes dans chaque continent ou presque ? L'éclatement de l'empire soviétique ne résulte-t-il pas lui-même de ce nouveau diktat ? L'erreur commise - et qu'Edgar Morin a diagnostiquée et auscultée dans La Voie, Fayard, 2011, NDLR - fut de ne pas chercher à unir les deux impératifs contraires : mondialiser et démondialiser. Mondialiser pour favoriser toutes les communications propices à la compréhension et à la prospérité entre les peuples, et démondialiser afin de sauvegarder territoires, nations et zones appelées à devenir ces déserts humains ou économiques. Réfléchir à combiner croissance et décroissance, développement et enveloppement, est un impératif. Encore un exemple de cette "pensée complexe" à laquelle est préférée la confortable "pensée binaire".

Bien sûr, la France ne constitue pas un ilot isolé au sein d'une Europe qui serait, dans l'idéal, massivement progressiste. La popularité des formations populistes, xénophobes, anti-européennes, gangrène tous azimuts. La Hongrie n'est plus seule, comme en témoigne "l'audace" du Parti Droit et Justice de Jaroslaw Kaczynski attelé en Pologne à étrangler les libertés des médias et à vassaliser le Tribunal constitutionnel. L'Union européenne, honnie d'une grande partie des Français comme l'a révélé le dernier scrutin ad hoc de 2014, a été pendant cinquante ans le rempart au fascisme. En devient-elle peu à peu un nouveau terreau ?

C'est une triste vérité. L'Europe a échoué dans sa mission. Et en premier lieu en laissant l'hyperfinanciarisation, les mécanismes spéculatifs et les intérêts des multinationales pourrir le système économique. Cette dégradation au départ purement économique a ensuite contaminé les champs social, culturel et bien sûr politique. L'Europe aurait pu aider à exorciser les peurs des citoyens ; or la plupart de ceux qui souffrent et s'angoissent la rendent responsable d'affaiblir les souverainetés, de vulnérabiliser les indépendances nationales, d'être une passoire pour l'immigration. Alors la suspicion puis la peur puis la haine de l'étranger, devenu menace et ennemi, ont parasité les consciences. Il nous reste à intégrer notre patriotisme dans celui de la Terre-Patrie.

Même des démocraties que l'on croyait prémunies sont gagnées par les doctrines d'extrême droite. C'est le cas de la Grande-Bretagne et, au-delà du continent anglo-saxon incarné par les États-Unis. Les Républicains s'apprêtent à désigner leur représentant aux élections présidentielles. Dans l'histoire récente du pays, des postures ultramoralistes, ultradicales en matière de mœurs, ou ultrabelliqueuses ont concouru. Mais jamais un candidat ouvertement raciste comme Donald Trump n'avait à ce point rallié les suffrages tels que les intentions de vote le prédisent. Que cette terre d'immigration et de liberté y succombe est lourd d'interprétations...

Les États-Unis sont une terre de grandes surprises électorales et de revirements stupéfiants. Capable de désigner Barack Obama mais aussi un Georges W. Bush qui, s'il n'est pas ouvertement raciste comme Donald Trump, a mené une guerre en Irak qui a provoqué une catastrophe humaine, géopolitique, financière, et civilisationnelle d'une ampleur planétaire et aux répercussions toujours désastreuses. De cette Amérique nous pouvons attendre le meilleur et le pire. Que Donald Trump caracole en tête des sondages républicains est un signe supplémentaire que le pays et, au-delà, l'ensemble du monde, traversent une ère d'incroyables incertitudes face auxquelles les citoyens sont déboussolés, désarmés, dépourvus du substrat idéologique adéquat.

Donald Trump et Marine Le Pen ont en commun, aux yeux de leurs électeurs, d'exercer un "parler vrai" assimilé à un "parler libre". Comment peut-on parler vrai et parler utile et juste, comment peut-on parler vrai sans parler sale (démagogie, populisme, stigmatisation) ?

Les partisans de Donald Trump et de Marine Le Pen pensent qu'ils disent la vérité. Laissons-leur cette impression, et concentrons-nous sur le véritable antidote : convaincre les professionnels de la politique d'abandonner une langue de bois qui ne correspond absolument plus aux réalités contemporaines du langage et aux attentes des citoyens. Ceux-ci aspirent à écouter des messages accessibles et simples, authentiques et responsabilisants. Dénoncer le "populisme" (mot étrange) ou vitupérer le proto-fascisme du FN ne sert nullement à lui barrer la route ; ce qu'il faut, c'est changer de route et montrer celle d'une autre et nouvelle voie.

Nouvelle provocation verbale de donald trump

"La popularité de Donald Trump démontre que les Etats-Unis et l'ensemble du monde traversent une ère d'incroyable incertitudes face auxquelles les citoyens sont déboussolés et désarmés."

Hygiénisme, aseptisation, conformisme, uniformisation, politiquement correct, contraction des libertés : la France est frappée d'une hypermoralisation exacerbée par la classe politique et dont se repaît la rhétorique du Front National. N'est-ce pas d'avoir délibérément tu, esquivé ou instrumentalisé des réalités sociales, économiques, ethniques, religieuses, éducationnelles, qui a vidé la Gauche de sa substantifique moelle et l'a disqualifiée ? Etre "de" ou "d'une" gauche en 2016 a-t-il encore une signification ?

La "gauche" n'est bien sûr pas une entité unique, comme le démontrent les rudes combats que "les" gauches se sont menés dans l'histoire du XXe siècle. Du Parti communiste au Parti socialiste, des mouvements "de gauche" ont progressivement dépéri, et à ce délitement idéologique et politique aucune autre force ne s'est substituée. Après l'Etat providence et l'Etat social-démocrate accomplis en Allemagne et en France au cours des décennies post-Seconde guerre mondiale, il y a eu conversion au néo-libéralisme. Dorénavant, la société est traversée par un besoin : celui d'une pensée qui affronte les temps présent et futur. C'est ce qu'il s'agit d'élaborer.

Qu'est-ce qu'être de gauche ? A mes yeux, c'est se ressourcer dans une multiple racine : libertaire (épanouir l'individu), socialiste (amélioration de la société), communiste (communauté et fraternité), et désormais écologique afin de nouer une relation nouvelle à la nature. Etre de gauche c'est, également, rechercher l'épanouissement de l'individu, et être conscient que l'on n'est qu'une infime parcelle d'un gigantesque continuum qui a pour nom humanité. L'humanité est une aventure, et "être de gauche" invite à prendre part à cette aventure inouïe avec humilité, considération, bienveillance, exigence, créativité, altruisme et justice. Etre de gauche, c'est aussi avoir le sens de l'humiliation et l'horreur de la cruauté, ce qui permet la compréhension de toutes les formes de misère, y compris sociales et morales. Etre de gauche comporte toujours la capacité d'éprouver toute humiliation comme une horreur.

Le système politique français constitue l'une des causes majeures de la popularité du Front National, qui tire profit de ce que le sociologue Michel Wieviorka nomme "la congélation et la décomposition simultanées" des formations traditionnelles. L'exercice politique est anachronique, désynchronisé des nouvelles réalités sociétales et des attentes citoyennes de la population. La démocratie est profondément malade. "Nous ne sommes peut-être pas encore entrés dans son hiver, mais il se peut bien que nous approchions déjà de son automne", redoute le politologue Pascal Perrineau. Est-il encore possible et temps de la revitaliser ? Comment peut-on faire vivre la démocratie indépendamment des scrutins électoraux qui concentrent l'essentiel de l'expression démocratique des Français ?

La régénération politique ne peut s'effectuer que par des processus infra politiques et supra politiques. Ces processus naissent de façons multiples dans la société civile. Partout, des formations convivialistes assainissant et "réhumanisant" les rapports humains, irriguent le territoire, revivifient responsabilités individuelles et démocratie collective : l'économie sociale et solidaire représente désormais près de 10 % de l'économie, les structures coopératives se développent et font la preuve de leur efficacité - en Amérique latine par exemple, de formidables initiatives permettent de lutter contre la délinquance infantile et l'illettrisme - ; la philosophie agro-écologique de Pierre Rabhi réhabilite la bonne, la saine, la juste nourriture en opposition à l'exploitation hyper industrialisée, hypermondialisée et destructrice autant des sols, des goûts que de la santé.

Une nouvelle conscience de consommateur a surgi, elle combat en faveur des circuits courts et directs, de la production de proximité. Bref, au sein de la société civile, il existe un foisonnement d'actions, très dispersées, qui participent à réinventer la démocratie et sur lesquelles il faut s'appuyer. Prenons pour seul exemple l'agriculture écologique et raisonnée ; un jour, ce qu'elle aura réussi à enraciner dans les consciences des consommateurs sera si fort que le ministre de l'Agriculture pourra s'émanciper des chaînes qui le ligotent au lobby des multinationales et des grandes surfaces, et en faire une priorité de son programme.

"La philosophie agro-écologique de Pierre Rabhi réhabilite la bonne, la saine, la juste nourriture."

Il est d'ailleurs faux de considérer que la jeunesse, éduquée ou non, est dépolitisée. Comme en témoignent le succès du service civique, ses aventures entrepreneuriales, ses engagements dans le bénévolat, sa contribution à la dynamique associative, elle est en quête de fraternité, elle cherche à concrétiser autrement sa volonté politique, c'est-à-dire à être différemment actrice de la société, productrice de lien, génératrice de sens et d'utilité. Cette jeunesse est prête à ébranler le système, aujourd'hui fossilisé, de la démocratie représentative...

L'adolescence est le moment ou s'élève l'aspiration à vivre en s'épanouissant personnellement au sein d'une communauté. Mais cette aspiration peut être trompée. Elle a été trompée par le maoïsme, elle peut l'être par le FN. Les forces d'espoir sont là. Bien sûr, tout cela est vulnérable et ces raisons d'espérer peuvent être détruites par un regel brutal. Il n'empêche, elles existent bel et bien.

"Etre sujet", c'est-à-dire s'affranchir, s'autonomiser, se réaliser, est-il une réalité ou une chimère ? A quelles conditions la démocratie peut-elle permettre "d'être sujet" et de" faire commun" ?

Nous sommes là au cœur du... sujet. Réforme personnelle et réforme sociétale - c'est-à-dire politique, sociale, économique - s'entendent de concert, elles doivent être menées de front et se nourrissent réciproquement. Les signaux sont faibles et disséminés, mais ils existent, et c'est sur eux que l'espoir doit être fondé.

Une lumière est apparue dans ce sombre hiver : la COP21 a accouché d'un texte unanimement salué. Notre rapport à la nature et à "toute" la matière vivante, la nécessité de sauvegarder la planète et pour cela de réviser en profondeur nos paradigmes existentiels, d'imaginer et d'inventer comme jamais, peuvent-ils constituer L'opportunité de bâtir un projet commun, de se projeter enfin dans l'avenir et de réaliser une œuvre universelle ?

Cette COP21 restera un événement important et significatif. Certes, elle manque d'une dimension contraignante, mais le texte a été unanimement contresigné par des Etats aux intérêts divergents voire antagoniques. C'est donc un progrès réel, surtout qu'il fait suite aux désillusions des précédents raouts et en premier lieu celui de 2009 à Copenhague. Un regret, toutefois : cet événement était trop limité à la problématique du changement climatique. Bien sûr, celui-ci constitue l'un des facteurs clés du « grand » problème écologique, mais il ne peut pas être disjoint des "chantiers" de l'énergie, de la biodiversité, de la déforestation, de l'agriculture industrielle, de l'assèchement des terres nourricières, des famines, des ravages sociaux, etc. Tous ces sujets forment un "tout", indivisible.

Ce que vous "savez" de la nature humaine et de sa capacité de résister ou de se résigner, d'être asservie ou de désobéir, vous donne-t-il l'espoir qu'elle réussira à imposer l'aggiornamento environnemental, comportemental, spirituel, au bulldozer marchand et consumériste ?

C'est lorsqu'on est au bord de l'abîme que l'on décèle les réflexes salvateurs. Nous n'en sommes pas encore là et peut-être ne les trouvera-t-on pas, mais nous pouvons espérer. D'abord parce qu'il existe une marge d'incertitude sur les prédictions, par nature hypothétiques, qui annoncent l'état de la planète d'ici un siècle. Le péril sera-t-il, dans les faits, plus massif ou plus supportable, interviendra-t-il plus vite ou plus lentement ? Nous en sommes à faire des paris. Ce qui peut laisser le temps d'accomplir la seule transformation véritable et durable qui soit : celle des mentalités. Combattre les sources d'énergie sale est bien, mais ce n'est pas suffisant. Seule une prise de conscience fondamentale sur ce nous sommes et voulons devenir peut permettre de changer de civilisation. Les textes du Pape François en sont une aussi inattendue que lumineuse illustration. Et d'ailleurs, c'est aussi parce que nous manquons de spiritualité, d'intériorité, de méditation, de réflexion et de pensée que nous échouons à révolutionner nos consciences.

Le succès de la COP21 a été concomitant au nouvel effondrement électoral du mouvement Europe-Ecologie- Les verts. Il a mis davantage en lumière l'inutilité politique des formations écologistes, et a démontré que la problématique écologique et la préoccupation environnementale constituent des enjeux désormais transpartisans. La fin de l'offre politicienne écologique est-elle venue ?

A la différence de leurs homologues allemands, les écologistes politiques français n'ont participé à aucune réalisation municipale concrète, ils se sont sans cesse divisé sur des querelles de personne, ils ne se sont pas nourri de la pensée écologique que leur apportaient René Dumont, Serge Moscovici, André Gorz, ils ont sottement écarté Nicolas Hulot - avec lequel Edgar Morin a publié en 2007, chez Tallandier, L'an 1 de l'ère écologique, NDLR. Je conçois qu'un mouvement écologique rénové puisse exercer un rôle éclairant et stimulant, mais n'est-ce pas surtout hors parti que se sont développées les vraies forces écologiques, la pratique agro-écologique, le mouvement Colibri de Pierre Rabbi, l'action politico-culturelle de Philippe Desbrosses,  les éco-quartiers, les Amap, ou encore les élans spontanés d'une jeunesse qui s'est portée sur le terrain contre le barrage de Sivens ou l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?

Finalement, l'enjeu de la planète et la nécessité de bouleverser nos raisonnements peuvent nous exhorter à réconcilier deux formes de progrès aujourd'hui trop souvent antithétiques : le progrès technologique - qui n'a jamais atteint de tels niveaux - et le progrès humain - loin d'épouser une courbe comparable si l'on en juge « l'état » de l'humanité...

Le préambule à cette réconciliation est la régulation du progrès scientifique et technologique. Du nucléaire aux manipulations génétiques, l'absence de régulation ouvre la porte aux plus grands périls. Y compris sociaux et humains. Comment faire œuvrer de concert progrès technologique et progrès humain tant que les dynamiques de l'un et de l'autre seront à ce point dissociées ? En effet, la science, la technique, l'économie sont « dopées » par une croissance aussi impressionnante qu'incontrôlée, alors que l'éthique, la morale, l'humanité, sont dans un état de barbarie lui-même croissant. Et le pire désastre est à venir : les prodigieuses capacités de la science annoncent la prolongation de la vie humaine et la robotisation généralisée, programmant là à la fois une arriération des rapports humains et un état de barbarie inédit. Voilà le suprême défi pour l'humanité.

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Commentaires 95
à écrit le 04/06/2017 à 7:55
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Les politiciens du monde entier ne cherchen Pas servir leur pays.Ils veulent etre elus pour se remplire les poches.

à écrit le 18/04/2017 à 17:20
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L'insolence du gouvernement Hollande, la droite ou la gauche c'est du même tonneau ; ces créatures sont en place pour exploiter les petites gens, nous sommes les esclaves de cette société perverse ; ce sont des parasites qui se goinfrent sur le dos ...

à écrit le 21/02/2017 à 11:49
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Les dynamiques de la société contemporaine sont une menace pour la perennité de l'humanité. Les cloisons identitaires et les dérives de toutes sortes doivent etre corrigés pour offrir aux générations futures un monde plus marqué par la tolérance et l...

le 05/03/2017 à 16:36
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Quel charabia ! Et pourquoi pas commencer par nous-même plutôt que d'encore et toujours parler des générations futures ? Est-il déjà trop tard ?

à écrit le 19/02/2017 à 14:43
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Bonjour, ""Le temps est venu de changer de civilisation". Non; il est temps d'entrer en civilisation. Civilisation : l'opposé de militarisation. Et entrer en civilisation c'est : Arrêter de croire, en Dieu, au hasard. Faute de réponses aux que...

le 26/03/2017 à 10:53
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@Lovyves "Arrêter de croire, en Dieu, au hasard." Non, arrêter de croire aux religions et à ceux qui les dispensent. Tout un chacun peut croire en Dieu, et n'a nul besoin d'intermédiaire, la fréquence d'une religion, pour lui "parler". Comme dans l...

à écrit le 15/02/2017 à 13:42
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Il y a bien longtemps que je n'ai lu un texte aussi intelligent et si en accord avec la réalité de notre monde. Je pense que Monsieur Morin devrait être étudié en priorité à l'école dès le plus jeune âge. L'humain a toutes les capacités en lui pour c...

le 27/05/2017 à 20:46
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ne vous en faites pas. nous nous acheminons vers la fin des communautés. et l'individu, plein de spiritualité saura être vraiment libre dans son esprit ainsi que dans son corps. nous devons nous attaquer aux religions, laisser la science s'épanouir. ...

à écrit le 14/02/2017 à 13:13
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Juste une remarque critique : pourquoi y a-t-il autant de fautes d'orthographe dans cet article ? Un correcteur absent? Edward Morin est égal à lui-même : lucide et efficace.

à écrit le 04/01/2017 à 18:35
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Plus qu'une analyse, Edgar Morin nous dresse un profond bilan à partir duquel un véritable projet de société pourrait voir le jour. Extrait: " Qu'est-ce qu'être de gauche ? A mes yeux, c'est se ressourcer dans une multiple racine : libertaire (épano...

à écrit le 01/01/2017 à 14:11
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"Par ailleurs, les manuels d'histoire doivent impérativement s'enrichir d'une information minutieuse sur une histoire de France qui dépeint les capétiens et au cours des siècles a intégré des peuples hétérogènes en les "provincialisant" et en les fra...

à écrit le 21/12/2016 à 17:09
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Du boulot pour tout faire décanter ...je retiens :' pensèe complexe et pas binaire ", " mondialisation et démondialisation : tiens c'est pas ça binaire au fait?..et oui concernant l'enseignement: Prquoi ne plus enseigner le réthorique ou " l'art de l...

à écrit le 05/12/2016 à 12:54
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je suis une grand mère de 74 ans, toujours aussi passionnée par tous les phénomènes de sociétés, par la diversités des êtres, leur complexité, leurs peurs, leur Espérance. Je ne pense pas le Monde en termes de "chaos" ! Mais je veux, pour mes petits ...

à écrit le 04/12/2016 à 18:28
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J'avais le besoin viscéral de lire Edgard Morin comme je l'avais autrefois de lire et d'écouter le regretté Stéphane Hessel lorsque les médias m'embrouillent. Lire ces textes m'a -oui, j'ose le dire- rassurée sur la valeur de l'homme son intelligenc...

à écrit le 11/11/2016 à 23:39
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Je lis ce beau texte d'Edgar Morin alors que l'Amérique vient d'élire Donald Trump en donnant plus de suffrages à Hilary Clinton; heureusement, la constitution américaine prévoit différents niveaux de pare-feu, de contre-pouvoirs; il reste à espérer ...

le 05/03/2017 à 16:40
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Qui êtes-vous vous pour juger ainsi un homme que vous ne connaissez qu'à travers ce que les médias français vous en ont dit...?

à écrit le 01/11/2016 à 17:15
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Quel bel espoir 'nous donne la Edgard Morin..Nous devons nous imprégné de ces valeurs qui ont toujours été les nôtres ,que l,on soit Socialiste Communiste Écologiste Républicain et même LesInsoumis de Jean Luc Mélenchon..et je dirais surtout les I...

à écrit le 29/08/2016 à 9:23
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Pour que les électeurs n’aient pas l’impression de voter dans le vide, choisissez donc l’Orientation Altermondialiste, Écologiste, Communiste et Socialiste qui permettrait d’enclencher directement l’application des résultats des 15 ans d’analyses et ...

le 21/12/2016 à 17:17
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Bien vu de rappeler la lutte d'Eva Joly...redonner ses articles ( du Monde etc) et bien vu de citer NPA et L.O...il faut construire des Rassemblements de gauche si on ne veut pas s'embourber dans des idéologies sclèrosantes et mutualistes idées et a...

à écrit le 26/08/2016 à 17:00
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"La barbarie prospère quand la mémoire de la barbarie s'efface. Or en occident, l'empreinte de l'indicible le plus indicible : la Shoah, qui dans les consciences constitua une digue, même poreuse, à la reproduction de la barbarie, s'estompe au fur et...

à écrit le 11/08/2016 à 10:48
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Merci Monsieur Morin

à écrit le 08/08/2016 à 20:53
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Et Jean-Luc MELENCHON et sa 6e république ? Pourquoi tourner autour sans en parler ?

le 22/02/2017 à 9:01
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Oui c'est vraiment la question.... C'est pratiquement ce que propose les insoumis avec Mélenchon. Au lieu de cela on parle que de Macron et du FN....

le 05/03/2017 à 16:44
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Parce que comme démagogue on fait difficilement mieux que le père Mélanchon... qui vit au crochet du système qu'il critique. Bref c'est le Marine Le Pen de la gauche. Le mieux serait encore de bannir ce clivage gauche/droite qu'on nous inflig...

à écrit le 04/08/2016 à 20:37
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le plus simple pour faire face aux barbares assassins n'est-il pas de revenir aux valeurs du christianisme, à la lumière de l'Evangile pour la paix et l'amour donnés par Jésus, Fils de Dieu pour le salut de toute l'humanité ? Cela me paraît évident.

le 10/08/2016 à 16:27
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S'ouvrir aux autres ne te fera pas de mal, bien au contraire . souvent on apprends de ceux qui sont différents de nous . Aujourd'hui les plus grandes victimes des barbares assassins, comme tu les appelles sont les musulmans; il suffit d'ouvrir les ye...

le 11/08/2016 à 10:51
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https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiR34TQ_bjOAhVBaxQKHQtHBooQFggkMAE&url=http%3A%2F%2Fwww.alterinfo.net%2Fcrimes-au-nom-d-une-religion_a87886.html&usg=AFQjCNEQLvN1qjU9x1sNYMQ3dEBQWw7-bg&sig2=8bMu9...

à écrit le 03/08/2016 à 11:52
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Rendons grâce à Edgar Morin d'apporter des réponses élaborées, lumineuses et enrichissantes à des questions alliant à l'inverse pauvreté intellectuelle, poncifs politiques et redondances idéologiques.

à écrit le 30/07/2016 à 12:43
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60 ou 70 ans de "pensée" pour finir, a l'âge venerable de 94 ans, par nous debiter tous les lieux communs post soixante-huitards. Parfait exemple de prêt-à-penser.De prêt-à-consommer ideologique. Tout ça pour en arriver a nous vomir cette vulgate ind...

le 19/08/2016 à 15:08
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Bonjour Aramis (pourquoi un pseudo pour donner votre avis ?). Je ne partage pas votre appréciation de cet article cependant je la respecte. Au delà de cette critique un peu brute, quelle est votre vision du monde qui vous amène à dire que ces p...

à écrit le 20/07/2016 à 8:37
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Toujours lumineux Edgar Morin Les politiques et en particulier ceux qui aspirent à être élu à la présidence de la République devraient s'inspirer de sa pensée pour proposer une nouvelle société.

à écrit le 18/07/2016 à 22:02
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Fidèle a l'esprit du club de Budapest d'ervin László, mr Morin ne suggère rien d'autre qu'un chgt de paradigme ou la coopération se substituerait a la competition

le 19/08/2016 à 15:11
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Bonjour lainceur zoubir, Il me semble que c'est un peu plus subtile que ça... Il ne s'agit pas de substituer un modèle par un autre. Il s'agit d'articuler différents modèles. En particulier, la coopération est parfaitement compatible avec la co...

à écrit le 17/07/2016 à 10:09
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Excellent comme toujours...À lire et partager car c'est une aide précieuse à la compréhension de notre monde dont devrait s'inspirer ceux qui prétendent diriger notre société ...j'aurai voulu pouvoir écrire ce contenu.Merci Edgar Morin,mille fois mer...

à écrit le 22/05/2016 à 12:02
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Edgar Morin a à peu près tort sur tout mais bon, à quoi bon perdre son temps à discuter avec quelqu'un qui n'a pas changé d'un iota depuis ses 15-20 ans et qui s'émerveille encore devant la beauté des régimes totalitaires que sont le socialisme et le...

le 24/05/2016 à 9:31
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Hum...voila un commentaire qui vous honore par la profondeur de ses arguments (Morin a à peu prés tort sur tout, diantre!), par son intelligence (qui s'émerveille devant la beauté des régimes totalitaire) et par son ouverture d'esprit (ne pas perdre ...

le 30/07/2016 à 12:45
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a glaf : votre reponse a certainement plus de profondeur....dans le neant. Manifestement, c'est bien vous qui n'avez jamais lu cette vielle baderne....Ou pas comris

à écrit le 06/05/2016 à 0:50
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Optimiste prudent, je crois au pouvoir de l'esprit. L'humanité est, de nouveau à la croisée des chemins, la plupart conduisant aux gouffres et à la perte. La Terre Patrie sera le seul refuge, la seule issue et l'esprit transcender la matière après ...

à écrit le 25/04/2016 à 16:48
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Aussi brillante que soit cette analyse, elle a une odeur de confort intellectuel. Les mots et les phrases ne suffisent plus. Le dépassement de la dualité,le sens de l'unité demandent une transformation radicale, individuellle. C'est toute une cultu...

à écrit le 24/04/2016 à 16:22
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cet article m'a beaucoup interpellé Mr Morin est efficace mais 2017 n'apportera RIEN et 2020 j'aimerais voir ce que le peuple a créé bien avant l'état !

à écrit le 24/04/2016 à 15:08
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Changer de civilisation n’est autre que rendre le pouvoir, tout le pouvoir aux citoyens et aux citoyennes. Le pouvoir central a échoué parce qu’il a créé la mafia. Cette dernière a défait tout simplement la civilisation de la raison …

à écrit le 13/03/2016 à 19:48
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Morin a été communiste, il est resté profondément marxiste dans ses analyses, comme une partie de la gauche française (peut-être la dernière au monde, je suis persuadé que même les chinois ont dépassé cela). Mais si, M. Morin, l'économie est primord...

le 05/05/2016 à 8:46
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Le seul but de l'humanité: le savoir ?? Ah vraiment... Vous savez, il a existé avant nous des civilisations avec plus de "savoir".... Ce n'est pas un "but". La vie est une expérience, et chacun a la sienne. L'humanité peut être comparé à un...

le 16/05/2016 à 19:05
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Tout n'est pas économique justement . Je crois c'est ça l'erreur fondamentale !

le 18/05/2016 à 22:36
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CM ci dessus considère que" le monde n'a jamais été aussi riche et aussi intelligent". Diable! Peut-être n'avons nous jamais autant d'analyses critiques du (mauvais) 'état du monde. Certes, l'accumulation de richesse dans les mains de quelques uns n'...

le 30/06/2016 à 20:29
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Commencer par comprendre que l humanité est la sommes de plusieurs individus, et que la traiter dans un généralité accentue les inégalités. Tant que l'humanité est riche....enfin une partie, très minoritaire, d'ailleurs. C est justement le disc...

à écrit le 01/03/2016 à 8:52
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http://unmondesansargent.fr/ch1pg1_s1_will.html Plaisir.

le 02/03/2016 à 14:07
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il y a aussi : www.civilisationsansargent.org www.voter-a-m.fr (présent au salon Primevère 2016 à Lyon) et plein d'autres collectifs à découvrir. . Car comment résoudre les problèmes de manque, avec un outil, la monnaie, basé sur "le manque" ? (l...

à écrit le 27/02/2016 à 9:24
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Magnifique! Merci

à écrit le 24/02/2016 à 14:27
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Bonjour à tous, voilà je ne suis que de passage sur cet article mais suite à la lecture de celui-ci et des commentaires qui en découlent, j’aimerais également laisser un message ou un appel, tout dépend comment vous le prendrez. 

Je pense qu’il y a ...

à écrit le 22/02/2016 à 22:54
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Merci Monsieur pour ce texte qui me reconforte dans mes choix qui sont ceux que vous venez de citer ....car je commencais a "baisser les bras"...;Cela m'a redonne espoir et "defenseuse de ces justes pensees" ......

à écrit le 21/02/2016 à 10:27
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Réac tu portes bien ton nom... Continue dans tes pensées raccourcies et laisse l’intelligence de ce monde complexe aux autres... Merci Monsieur Morin de dire en mots simples cette lecture du monde qui nous aide à éclairer nos pensées dans ce monde s...

à écrit le 19/02/2016 à 16:47
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Merci pour cette longue analyse qu'il faut relire plusieurs fois pour bien se l'appréhender et en tirer un mode opératoire

à écrit le 16/02/2016 à 23:22
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Merci Mr MORIN pour ces paroles éclairantes et ces analyses en ces temps de dispersion. cela me remonte le moral que M MORIN mette du sens dans mes pensées quelque peu dispersées.

à écrit le 16/02/2016 à 15:06
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Il faut beaucoup de patience pour lire ce méli-mélo philosophique du penseur en pantoufle qui voit le monde de sa chambre, grand penseur il est vrai puisque tout le monde le dit. Et si la France n'était pas multi culturelle mais multi ethnique ? ...

le 19/02/2016 à 10:54
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D'accord pour le Meli Melo pseudo philosophico universaliste ! Du baratin a deux balles d'un philosophe au chaud dans ces pantoufles!

le 21/02/2016 à 14:39
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Ne pas être d'accord avec se qu'il se dit est une chose, refuser toute pensée complexe en est une autre, parce que, après tout, c'est la pensée complexe qui prévaut à toute réflexion, sauf pour le sage qui, contrairement au savant, à dépassé cette co...

le 25/02/2016 à 22:27
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D'accord avec le melimelo sans valeur ajoutée

le 31/03/2016 à 18:29
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On n'est pas un grand penseur, parce que tout le monde le dit. On n'est grand penseur parce que l'on dit des choses justes, indépendamment du nombre de personnes qui le reconnaissent. La France est vue multiculturelle par les gens ouverts qui s'inté...

à écrit le 14/02/2016 à 21:02
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Générosité et vision prospective n'empêchent blocages idéologiques et sans doute tout simplement scolaires. Permettez en toute courtoisie alors un avis: Les raccourcis de l'histoire ont pu se comprendre dans le feu des guerres idéologiques, mais lor...

à écrit le 14/02/2016 à 4:51
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Les propos d'Edgar Morin rencontrent de façon remarquable le discours du Dalaï-Lama cité de: 'Mon autobiographie spirituelle' "Nous avons à renouveler nos engagements à l'égard des valeurs humaines dans les sciences. Bien que le but primordial de l...

le 14/02/2016 à 9:18
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J' ai beau chercher, aussi loin que je me souvienne, la prof de Math qui me tirait les oreilles quand je rêvassait aux pyramides en classe de 5eme, alors qu' il fallait répondre a la question posée sur des rapports algébriques, ou plus récemment, ce...

à écrit le 13/02/2016 à 15:52
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Je pense que la République doit être neutre dans le domaine de la religion, ce qui n'est pas le cas de certains dirigeants français ou étrangers qui veulent des voix pour accéder au pouvoir. Le peuple français se heurte aux portes et ne peux rien obt...

le 31/03/2016 à 19:07
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Je ne pense pas que l'état français doit être neutre vis-à-vis des religions, qui comme toutes croyances possèdent en son sein le germe de l'obscurantisme et du totalitarisme. Je pense au contraire que l'état doit être bienveillant avec les croyants,...

à écrit le 13/02/2016 à 12:37
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un beau tour d'horizon des différentes problématiques que vivent nos sociétés actuelles. Mais aussi, et surtout, des éclairages novateurs sur ce qu'il conviendrait de faire pour renverser la vapeur, tant au niveau politique que sociétal ou économique...

le 19/02/2016 à 16:55
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J' ai été voir ce que signifiait la légende du Colibri. C est un colibri qui fait des allers retours comme un Canadair pour essayer d' éteindre un feu de foret. Les autres animaux (qui ne font rien), s' etonnent de ce geste qui leur parraît vain (un...

à écrit le 12/02/2016 à 17:27
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La nouvelle civilisation serait pluraliste et démocratique. Les discours prophétiques, vestiges d'une époque révolue qui vénérait les discours de"vérité", y seraient considérés comme des opinions parmi les autres... J'apprécie quand Edgar Morin parl...

à écrit le 12/02/2016 à 10:12
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Ya pas que les analyses mentales des vieux, c'est Vrai. En dit Plus, Simplement c'est 1 Evolution de conscience Bien, Humaine. https://laguenon.wordpress.com/2016/02/11/carnaval-allahfin-apres-sa-chevre-de-catas-pourquoi-pas-lanee-du-singe/

à écrit le 12/02/2016 à 9:45
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E. Morin nous chuchotte que poser la question de la réforme personnelle en l' articulant avec reforme sociétale c' est : "Être au cœur du sujet..." Comme c' est justement dit. Dans ce texte on trouve beaucoup d' exemples d' oppositions apparentes...

à écrit le 12/02/2016 à 0:23
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Il ne reste plus qu'à construire la civilisation de l'Après Monnaie. Elle est déjà en marche, et il serait bon de l'observer avec bienveillance, voir même d'y participer. A bon entendeur...

à écrit le 11/02/2016 à 20:07
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Juste une remarque, il faudrait arrêter d'opposer culture et science. C'est une vision conservatrice. Et aussi de forcément voir la science comme soumise au complexe techno-économique. Culture et science se complètent, au contraire. C'est d'ailleurs ...

le 31/03/2016 à 19:26
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"il faudrait ajouter un truc du genre " culture ignorante est le terreau des superstitions" Oh que oui. Et si les hommes politiques se montraient un peu moins incultes quant aux réalités de la vie et du monde, ils ne pourraient se montrer que plus e...

à écrit le 11/02/2016 à 20:05
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Humaniser l'économie, qu'elle soit au service de l'homme et non au service de l'accumulation des profits... On en prend pas le chemin ! Tant que le maitre mot sera compétition entre les hommes pour un travail raréfié par cette même course au moins d...

à écrit le 11/02/2016 à 18:17
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Il est étonnant ,mais il n'est pas le seul à gauche ,qu'il oublie le seul ,le vrais ,l'unique probleme qui chapeaute toutes les questions qu'il vient de traiter .La demographie humaine !94 ans ;en 1922 date de sa naissance elle était de combien l'hum...

le 11/02/2016 à 19:45
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"La quete du surhomme" La recherche de puissance est une critique de Nietzsche envers l'humanité: ""Acquérir de la puissance se paie cher, la puissance abêtie" "C'est ça qu'on attend d'un philosophe pas qu'il soutienne des zadiste hors la...

le 12/02/2016 à 11:23
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Oui, Sez, la démographie doit faire partie de l'équation humaine, humanitaire, économique, écologique, énergétique, alimentaire. Les océans et les terres sont surexploités, surpollués, Et chacun y contribue même les plus saints. Les pauvres aspirent...

le 12/02/2016 à 15:15
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Bonjour, vous apportez , à juste titre, le complément essentiel qui faisait défaut dans la profession de foi de M. Morin.. Certes comme le professe M. Macron l'économie joue un rôle primordial dans nos sociétés technocratiques mais elle dérive en fai...

à écrit le 11/02/2016 à 14:43
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Entièrement d'accord avec le fait qu'il est indispensable de penser aux autres et de les envisager comme soi même, la naissance n'est que le fruit du hasard, cela pourrait être du Delapalisse mais le fanatisme religieux, économique et politique nie c...

le 11/02/2016 à 18:22
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Quand les milliardaires et leurs valets votent ,ils ne sont que quelque milliers et pour faire une majorité en France il faut environ 18 millions de voix !!!!!!!

le 11/02/2016 à 19:40
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Pas facile de s'y retrouver dans le paysage politique actuel vous ne pensez pas ?

à écrit le 11/02/2016 à 12:26
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'''''"La philosophie agro-écologique de Pierre Rabhi réhabilite la bonne, la saine, la juste nourriture."'''''Philosophe Rabhi ,comme tout un chacun alors !Il glorifie la frugalité !Or la frugalité c'est manger des plats simples en petites quantités ...

à écrit le 11/02/2016 à 12:26
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quelle contre-sens d'assimiler le christianisme, l'islam et le judaïsme pour finalement mettre tout ce petit monde à la poubelle! et on nous ressort les croisades, la dictature et l'inquisition comme marqueurs signifiants. Mais que reste t'il? les be...

le 11/02/2016 à 16:09
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Jean, ou peut-être devrais-je dire Saint Jean ? En quoi l'humanisme athée serait-il froid, individualiste, sans espérance et sans capacité à faire rêver ? Présupposés dogmatiques que tout cela. Je pense tout le contraire et hier comme aujourd'hui...

à écrit le 11/02/2016 à 12:22
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'''''"Marine Le Pen serait-elle une présidente "simplement" autoritaire ou fascisante ? Ce qu'elle est réellement, nous ne le saurons que si elle est élue. Mais il sera peut-être trop tard."'''''Depuis quand un president de la Republique en France pe...

le 11/02/2016 à 18:53
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Ce qu'est Marine Le Pen ? Peu nous chaut: ce que l'on craint par contre, ce sont les décisions qu'elle serait conduite à prendre, avec ses *conseils* si, par malheur pour la France et les Français-Françaises, ai elles étaient, elle et sa nièce aux ma...

le 18/02/2016 à 19:50
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Il y a effectivement de grande chance que la France sombre dans une caricature de démocratie : le vrai bourbier... Je suis de droite et je dois voter pour le candidat de gauche pour battre une faschiste (!) ou bien je suis de gauche et je dois voter ...

à écrit le 11/02/2016 à 12:04
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Edgar Morin demeure d'une lucidité hors pairs en ces temps troubles.

à écrit le 11/02/2016 à 11:35
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bonjour l excuse l économie ou autre non rien de tout cela il ne faut pas être sociologue pour voir que le seul et unique responsable est l humain le seul responsable qui a toujours soif de prédation en tout genre . sociologiquement l humain na pas...

le 11/02/2016 à 22:41
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Le problème c'est que l'économie, le capitalisme, exacerbe l'égoïsme. Le capitalisme sépare les êtres humains, conduit à une compétition de plus en plus destructrice. Sortir de l'économie, ou du moins adoucir ses effets et la remettre à sa vraie plac...

à écrit le 11/02/2016 à 11:33
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Bonjour, Vu l'idée de la transdisciplinarité proposée, c'est ainsi que, par l'éducation, doivent se développer ensemble les progrès technologiques avec les valeurs spirituelles de l'homme. A mon avis, les crises résultent de la méconnaissance de ces...

à écrit le 11/02/2016 à 10:37
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La solution serait d'étouffer (pardon, réguler) la science et la raison au profit d'une nouvelle religiosité de Gaïa et bien sûr ses prêtres autoproclamés (Rabhi, Hulot ...). Non merci !

le 11/02/2016 à 22:44
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Le futur n'est pas de renoncer à toutes les avancées scientifiques et culturelles pour retourner à une forme d'ignorance, mais d'adapter celles-ci aux contraintes de notre temps et à une nouvelles manière de penser, de consommer, qui soit plus frugal...

à écrit le 11/02/2016 à 10:30
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Merci à ce grand homme pour le partage de sa réflexion. On y gagne un peu en sagesse après sa lecture. Merci à la Tribune de relayer ces grands entretiens de très bonne qualité avec un enchainement de questions pertinent. La prise de conscience COL...

à écrit le 11/02/2016 à 10:27
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Quel pathos, celui de la bien pensance à l'aune de l'écologie et d'un humanisme curieusement teinté de communisme bêlant. Notre époque n'est pas différente des autres, en cela qu'elle doit faire face à des mutations qui bouleversent les équilibres so...

le 15/02/2016 à 23:51
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A l'heure ou 62 clampins possèdent plus de richesses que la moitié de l'humanité votre commentaire relève d'une profonde bêtise ou d'un aveuglement inquiétant, surement les 2 en fait.

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