Qualité de l'emploi, un levier insuffisamment exploré

Si beaucoup a été entrepris pour rapprocher l'offre et la demande d'emplois, les expériences montrent qu'on peut aller plus loin en s'intéressant à la qualité des emplois créés et existants et en renforçant ainsi leur attractivité et leur pérennité. Par Michel Tavernier, directeur de l'Aract Auvergne-Rhône-Alpes.
(Crédits : DR)

La France a des problèmes d'emploi auxquels elle a du mal à trouver des solutions satisfaisantes : offres sans réponse malgré un chômage de masse, importance des emplois non durables (seuls 9 % des emplois en Auvergne-Rhône-Alpes sont d'une durée de plus de six mois), difficultés à développer l'apprentissage (près d'un contrat d'apprentissage sur trois s'arrête avant son terme), fort turn-over, absentéisme récurrent dans certains secteurs d'activité, etc.

Pourtant beaucoup a été entrepris pour rapprocher l'offre et la demande d'emplois, changer l'image de métiers ou de secteurs d'activité mal valorisés, permettre une meilleure adéquation entre besoins des entreprises et compétences des salariés via la formation. Mais comment faire mieux ? Les expériences montrent qu'on peut aller plus loin en s'intéressant à la qualité des emplois créés et existants et en renforçant ainsi leur attractivité et leur pérennité.

Des emplois de qualité, de quoi s'agit-il ? Ce sont des emplois qui, au-delà des conditions de rémunération satisfaisantes, permettent aux salariés d'être intégrés, formés dans la durée afin de pouvoir évoluer professionnellement et s'adapter aux évolutions de l'entreprise. Ce sont des emplois dans lesquels les coopérations entre les salariés sont facilitées et une part d'autonomie laissée à chacun. Ce sont des emplois qui permettent de protéger la santé, la sécurité au travail et permettent de concilier au mieux vie professionnelle et vie personnelle.

Un levier pour les entreprises et les territoires

Pas facile de créer de tels emplois dans des secteurs soumis à des variations d'activité ou des activités hyperconcurrentielles ? Impossible de miser sur la qualité de l'emploi quand les métiers concernés comportent une part de pénibilité difficilement compressible ? A niveau équivalent de contraintes, certaines entreprises font cependant la différence. Conscientes que créer de l'emploi de qualité est bénéfique pour elles comme pour le salarié, elles innovent dans l'accueil des nouveaux embauchés, la construction des parcours mais aussi dans la prise en compte des environnements de travail et des conditions effectives de réalisation du travail.

Si c'est d'abord au sein de l'entreprise et des équipes que la qualité de l'emploi peut être concrètement améliorée, le territoire de proximité peut aussi constituer une ressource. En Auvergne-Rhône-Alpes, des expériences intéressantes sont menées comme par exemple, celle des entreprises du secteur de la logistique en Nord-Isère, de la plasturgie dans le Haut-Bugey ou dans l'Yssingelais... Autour des questions de recrutement, de parcours professionnels, de maintien de l'emploi, de renouvellement des compétences, les PME trouvent ensemble des solutions locales en utilisant le levier de l'amélioration de la qualité de l'emploi.

Au final, le développement de la qualité des emplois est une condition importante de l'amélioration du marché du travail. C'est également pour les entreprises un levier afin de répondre aux défis économiques, technologiques et sociaux auxquelles elles sont confrontées. Un choix gagnant-gagnant à tous les niveaux.

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Commentaire 1
à écrit le 21/09/2017 à 21:44
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Bjr, intéressant. On suppose toutefois que la phrase "seuls 9 % des emplois en Auvergne-Rhône-Alpes sont d'une durée de plus de six mois" fait référence aux emplois créés et non au stock d'emplois existants.

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