Flux et stock, la nouvelle histoire des territoires

Nous entrons dans un contexte d'« ère des territorialités mobiles ». Les transformations en cours créent une nouvelle géographie de la ressource et obligent les territoires à rechercher un meilleur équilibre entre identité et attractivité. Par Vincent Pacini, professeur associé au Cnam

De tout temps, les territoires ont toujours eu vocation à attirer toutes sortes de ressources. Cependant, nous entrons dans un contexte qualifié par certains spécialistes d'« ère des territorialités mobiles », où se combinent géographie des stocks et géographie des flux (Pierre Veltz). L'accent est mis aujourd'hui sur une attractivité et tient au fait que le mouvement des hommes, des marchandises, des capitaux et des informations s'accélère.

Alors que la production se concentre dans les métropoles (Laurent Davezies), les revenus associés à la population se déploient sur le territoire national. Parallèlement une autre concurrence se développe entre territoires « non métropolitains » pour attirer les dépenses des touristes, les salaires des navetteurs, les retraites, les traitements des fonctionnaires, qui alimentent les économies locales indépendamment de leur capacité productive. Ces transformations créent une nouvelle géographie de la ressource et obligent les territoires à rechercher un meilleur équilibre entre identité et attractivité.

Capter les ressources

Une nouvelle stratégie qui ne va pas dans le sens de l'histoire et des pratiques en vigueur car les acteurs sont d'abord guidés par la possession de la ressource sur leur territoire. L'enjeu n'est plus seulement d'agir en faveur du développement à partir des ressources disponibles sur son propre espace géo-administratif, mais d'utiliser un ensemble de moyens « pour capter » les ressources situées à l'extérieur du territoire jugées indispensables pour le développement du territoire. Désormais la valeur d'un espace repose sur une astucieuse combinaison entre les stocks, c'est-à-dire les ressources immobiles d'un espace (attributs physiques, situation, foncier, habitat, offre de services...) et les flux qui impactent le développement des territoires (navetteurs, touristiques, commerciaux, connaissance, énergie, etc.).

Réjouissons-nous car cette combinaison « stocks et flux » est bénéfique pour le développement des territoires. Elle permet de ne pas rentrer dans une compétition frontale avec les territoires voisins et/ou partenaires, de reconsidérer la question des solidarités entre les espaces, de mutualiser les ressources à de nouvelles échelles et au final de réduire les dépenses publiques. Ce qui, dans la période actuelle, peut être un sérieux déclic pour le changement.

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