Gestion des risques : le chaînon manquant

La gestion des risques commence dès que l'on définit les objectifs stratégiques de l'entreprise. Par Dominique Takizawa, vp de Lyon Place financière et tertiaire, animatrice du cycle gestion des risques, secrétaire général de l'Institut Mérieux

Toutes les entreprises font de la gestion de risques. En effet, petites ou grandes, leurs équipes rassemblent des professionnels formés à la gestion des risques liés à leur expertise : l'électricien prévient les risques de court-circuit et d'incendie, le responsable des ressources humaines suit les risques psycho-sociaux, le financier doit anticiper les crises de trésorerie, l'informaticien va prévenir la perte de données et assurer le redémarrage des systèmes en cas de rupture d'exploitation.

Cette gestion du risque, cloisonnée par expertise, est en place dans la plupart des entreprises sous le double effet de la formation des équipes et de la nécessité de respecter des normes ou des règlements. Par ailleurs, l'entrepreneur a, de façon plus ou moins explicite, une idée des risques et enjeux liés à son projet d'entreprise: trouver des clients, se démarquer des concurrents, innover et accéder à de nouveaux marchés, trouver les équipes et le financement, etc. Son approche cible les opportunités à saisir, en ayant confiance en sa capacité à éviter les risques ou à surmonter les difficultés probables.

Organiser des approches transversales

Un des enjeux d'une gestion des risques efficace est de coordonner ces deux approches qui se développent généralement de façon indépendante. En effet, les risques opérationnels se concrétisent souvent à la frontière de deux expertises, chacun pensant que c'est du ressort de l'autre. Il arrive aussi que la crise résulte d'un enchaînement peu probable de risques mineurs. Enfin, les ressources allouées à la gestion de ces risques vont plus dépendre du poids du département concerné ou de la sanction immédiate possible que d'une analyse d'impact réel sur la stratégie et la réussite de l'entreprise.

L'objectif de la gestion du risque consiste autant à prévenir ce qui peut nuire sérieusement au succès de l'entreprise qu'à préparer les équipes à surmonter une crise. Conjuguer ces deux approches passe par une formalisation et un partage de la stratégie et des risques qui lui sont associés. Cela implique l'organisation d'approches transversales tant entre départements qu'entre les équipes opérationnelles et la direction. Elles peuvent passer par une analyse systématique - avec le risque de lourdeur de gestion - ou par la sensibilisation et la mobilisation de l'organisation, en partant d'un événement (passé ou théorique) affectant la vie de l'entreprise.

Analyse constructive des échecs

On étudie pour cet événement les causes, l'efficacité des dispositifs en place et la réactivité de l'organisation. L'analyse constructive des échecs ou des échecs évités de peu facilite la transparence, permet d'améliorer le fonctionnement de l'entreprise et l'optimisation des ressources liées à la gestion des risques.

Enfin, n'oublions pas que la gestion des risques commence dès que l'on définit les objectifs stratégiques de l'entreprise. L'enjeu consiste alors à adapter de façon dynamique et flexible l'équilibre entre prise et maîtrise de risques. Ceci, pour favoriser le développement de l'activité en choisissant les risques que l'organisation est prête à courir et en réduisant ou externalisant les autres.

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