Suis-je le bon actionnaire de ma société ?

Question délicate s'il en est, tant on peut être attaché à la société que l'on a créée, ou pire, à la société familiale qui nous a été transmise. Et pourtant, c'est bien une question qu'il faut se poser avant qu'il ne soit trop tard.

Nos entreprises sont des corps vivants qui évoluent dans un environnement plus que jamais mouvant et exigeant, de plus en plus international. Exporter devient une nécessité, exporter loin un « plus ». Cela suppose du talent managérial ainsi que de l'argent, ce dont une entreprise de petite taille ne dispose pas toujours. Et ne pas faire vivre le corps mène à son atrophie.

« Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin »

Être trop petit est souvent dangereux. On n'a pas la taille critique par rapport à des concurrents qui, eux, grandissent et viennent sur nos marchés traditionnels. On n'a pas la taille suffisante pour recruter des équipes compétitives dans les secteurs de la recherche, du marketing, de la vente et aussi de la finance et de l'administration. On n'a pas suffisamment de fonds propres pour mener une politique d'endettement raisonné.

Certes, grandir suppose bien des sacrifices. Au début lorsque l'on franchit les seuils sociaux (dix, puis cinquante salariés), par la suite lorsqu'il faut déléguer certaines responsabilités de gestion. Alors, quand il s'agit d'abandonner une partie de son capital donc de son pouvoir, bien des questions se posent et bien des sentiments se mêlent : la culpabilité - être celui qui abandonne le combat - ; le doute - on réussissait bien jusqu'à présent, pourquoi ne pas continuer - ; la crainte d'une gouvernance qui fait perdre le contrôle, d'une remise en cause du modèle familial, de perspectives financières peu claires, sans parler du caractère irréversible de la décision.

Le risque de disparaître

Cette question cruciale se pose aussi tous les jours dans les groupes internationaux, y compris de grande taille, et amène parfois à ces mouvements spectaculaires dont la presse se fait l'écho. Ce n'est pourtant pas à ce niveau que la question est la plus fondée mais bien à celui des PME qui font notre richesse nationale et qui créent de l'emploi. Faute de quoi elles risquent de disparaître, ou de se vendre corps et âme à des groupes souvent étrangers.

Plutôt que cela, à l'instar de ce qui s'est passé depuis longtemps dans une Allemagne qui compte trois fois plus d'ETI que la France, essayons de favoriser des mouvements de capital au terme desquels les familles fondatrices peuvent renforcer l'héritage qu'elles ont reçu ou constitué. De nouveaux partenaires, qu'ils soient stratégiques ou financiers, peuvent les aider à démontrer le bien-fondé de la phrase : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. »

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