La France doit entamer sa révolution touristique

Le tourisme a longtemps fait sourire en France. Pensez, on n'est pas sérieux quand on parle de vacances. L'utilisation de l'adjectif « touriste » n'est pas à proprement parler le plus laudateur dans la langue française. Et pourtant...

Quel autre secteur peut présenter une telle continuité dans l'ADN de l'économie française ? La France est une destination touristique depuis le milieu du XIXe siècle. Plus de 80 millions de visiteurs étrangers, pour la plupart européens, et de 40 millions de touristes français en sillonnent les routes chaque année. La France du tourisme est belle, attractive, dynamique grâce à une forte densité de PME ; créative, ouverte sur le monde, riche (39 sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco, plus de 8 000 musées, 45 000 monuments historiques classés ou inscrits, des festivals en tous genres) et génératrice de recettes : 7 % du PIB, une balance commerciale excédentaire chaque année de plus de 15 milliards d'euros.

Rente nationale

L'enjeu est aujourd'hui de taille pour l'économie française. Au XXe siècle, de lourds investissements en infrastructures (métro, routes, voies ferrées) sont effectués. Des événements majeurs sont organisés qui lancent la mode de la France (Exposition universelle de Paris en 1900, Jeux Olympiques à Paris en 1900 et 1924, à Chamonix la même année). Quand le tourisme s'ouvre durant les années 1960 et 1970 au plus grand nombre et devient un phénomène de masse, la France planifie, développe des schémas d'aménagement du territoire en zones littorales et de montagne. C'est l'époque des Jeux olympiques de Grenoble. Puis le TGV et les aéroports contribuent à son rayonnement international. Mais depuis le début de la mondialisation, la France donne l'impression de vivre le tourisme « par procuration », comme si l'État et les pouvoirs publics s'étaient habitués à l'idée d'un secteur vivant d'une rente de situation inépuisable.

Un tourisme trop sur de lui

Les concurrences se multiplient dans le monde, pendant que les clientèles internationales toujours plus nombreuses choisissent d'autres destinations. Les conclusions des Assises nationales du tourisme, clôturées par un discours volontariste de Laurent Fabius, ainsi que de nombreuses publications récentes (Institut Montaigne) soulignent l'impérieuse nécessité de repenser le tourisme en France, trop parisien, trop sûr de lui, trop endogame. La France du tourisme doit entamer une véritable révolution, en s'inspirant de modèles internationaux réussis (entreprenariat en Autriche, campagne Visit Britain, marque « New York »).

L'amélioration de la qualité de l'offre, le développement d'une culture de l'hospitalité (y compris linguistique), le virage de l'économie numérique, la formation et la professionnalisation des personnels doivent en être les piliers, comme la création de pôles de compétitivité touristique autour de marques et de savoir-faire incontournables (Paris, French Riviera, French Alps, Bordeaux, Loire Valley, etc.). La région Rhône-Alpes (ou la future Auvergne-Rhône-Alpes) est évidemment concernée. Elle doit s'inventer un avenir touristique identifiable partout dans le monde, de Roanne à Nyons, de Moscou à Shanghai ou Rio.

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Commentaires 5
à écrit le 26/10/2014 à 18:31
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je suis bien d'accord. Il y a besoin d'une vrai remise en cause et arrêter de camper sur des positions qui ne tiennent plus.

à écrit le 26/10/2014 à 13:02
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Tout a fait. ..Il faudrait commencer par éviter les doublons

à écrit le 24/10/2014 à 7:20
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On est toujours sur un tourime a "la Brigitte Bardot", les nouveaux riches sont les chinois et devinez quoi? Ils ont horreur du soleil. Ils aimes les Disneyland, les Casinos, le Shopping. Une bonne maniere de creer de l'emploi et de recuperer de la T...

à écrit le 23/10/2014 à 22:14
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Depuis l'arrivée de Hollande, la TVA sur l'hôtellerie est passée de 5,5% (depuis de décennies) ... à 10% !!! Et après on vient nous parler de révolution touristique !!! Le problème, c'est qu'on a commencé par la contre-révolution !!!

à écrit le 23/10/2014 à 17:52
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Les regions ne sont pas des marques elle appartienent a la republique elles ne sont pas a vendre et surtout pas l'auvergne alors gens du qatar passez votre chemin ,fissa.

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