Réseaux professionnels et capital social

Les réseaux sociaux professionnels ont su se rendre indispensables. Ils véhiculent une image de modernité alliée à leur puissance. Mais leur efficacité reste à démontrer.

Les réseaux et communautés web innovantes sont les piliers de la nouvelle économie numérique. L'impact de ceux-ci sur nos vies est considérable, tant dans la sphère privée que publique. Les relations professionnelles prennent de nouvelles formes et présentent de nouvelles dynamiques qui transforment les manières de travailler et d'interagir.

Si leur omniprésence est désormais flagrante, comment mesurer les effets réels de ces nouvelles technologies ? L'image de modernité véhiculée par les nouveaux réseaux sociaux professionnels, alliée à leur puissance (rapidité, universalité) et à leur ergonomie (facilité), les ont rapidement rendus indispensables. Afin de multiplier leur nombre d'interlocuteurs, les utilisateurs injectent dans les réseaux une grande quantité d'informations et de données personnelles, et sollicitent des mises en relation. Cette gestion offensive du « networking » permet, en multipliant sa base de contacts, d'avoir rapidement un « capital social » conséquent (bien que très virtuel).

Une efficacité à démontrer

Comparés aux réseaux classiques (amis, proches, partenaires), des études ont démontré l'intérêt et la force des nouveaux réseaux web basés sur des « liens faibles ». Ceux-ci, en élargissant la base de connaissances, permettent de repérer de nouvelles synergies ou de créer de nouveaux ponts entre individus ayant des intérêts convergents. Ces dispositifs nécessitent toutefois un investissement très significatif en compétences et en temps. Passé les premiers engouements, la désillusion est souvent là, car en dehors de la recherche et de l'identification de compétences, l'efficacité des nouveaux réseaux sociaux reste à démontrer. Deux critiques majeures leur sont adressées :

  • Premièrement, les outils ont « auto-généré » de la démesure qui leur est préjudiciable. Victimes de leur succès, la majeure partie des réseaux sociaux professionnels sont devenus de gigantesques bases de données, au contenu très hétéroclite, où cohabitent inexactitudes, contrevérités et informations jadis considérées comme confidentielles.
  • Deuxièmement, si la qualité de l'information reste invérifiable, le caractère public de celle-ci peut parfois être nuisible à son auteur. La capacité et la compétence pour « travailler » son réseau nécessitent donc de la motivation dans la durée. Submergées par les sollicitations, les têtes de réseau se sont rapidement désengagées et gèrent maintenant leurs contacts de façon très sélective.

Les technologies numériques ont incontestablement permis de développer et de professionnaliser les réseaux sociaux mais les liens créés restent très fragiles malgré l'effet amplificateur. Les meilleurs « réseauteurs » changent rapidement de plateforme et privilégient en premier lieu proximité, sélectivité et qualité des contacts.

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