"Opérer une réelle et concrète transition énergétique est impératif"

À tout juste un mois de la Cop 21, Acteurs de l’économie-La Tribune organisait, ce lundi 2 novembre, à la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, un débat intitulé « Transition énergétique : un impératif de développement ? », en partenariat avec CNR, GrDF et Transdev. Franck-Olivier Rossignolle, DA France de Transdev, Servan Le Guern, directeur territorial Lyon Métropole de GrDF, et Fréderic Storck, directeur de l'énergie de CNR, ont apporté leur vision opérationnelle, encadrés par Bernard Jacquand et éclairés par Freddy Bouchet, directeur de recherches CNRS au laboratoire de physique de l'ENS de Lyon, et Nordine Boudjelida, directeur régional de l’Ademe Rhône-Alpes.

"Les projections sont précises. Si l'on ne fait rien, le réchauffement climatique de la planète atteindra 2 °C en 2050 et 3,7 °C à la fin du siècle. L'objectif affiché de la Cop 21 de contenir ce réchauffement à deux degrés d'ici à la fin du siècle est certes un choix politique, mais il s'avère un choix judicieux", affirme Freddy Bouchet, en introduction au débat intitulé "Transition énergétique : un impératif de développement ?", organisé par Acteurs de l'économie-La Tribune, en partenariat avec CNR, GrDF et Transdev, le 2 novembre, à la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes. Et le directeur de recherches CNRS au laboratoire de physique de l'ENS de Lyon d'ajouter :

"Il devient urgent de limiter les émissions de gaz à effet de serre et donc de réduire la consommation de carburants fossiles, charbon, pétrole et gaz naturel. D'où, aujourd'hui, l'impératif d'opérer une réelle et concrète transition énergétique."

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Freddy Bouchet, directeur de recherches CNRS au laboratoire de physique de l'ENS de Lyon (Crédit : Laurent Cérino/ADE)

Nordine Boudjelida, directeur régional de l'Ademe Rhône-Alpes, affine :

"Dans ce contexte, il faut mesurer l'importance de la Cop 21. Mais pour réussir, il faut que la transition énergétique annoncée soit souhaitée et opérée partout dans le monde, sachant que le plus délicat est de parvenir à concevoir le monde de demain et ses usages avec notre mentalité d'aujourd'hui."

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Servan Le Guern, directeur territorial Lyon Métropole de GRDF (Crédit : Laurent Cérino/ADE)

Biométhane, biomasse et éolien

Ce constat établi, place aux solutions, déjà développées ou encore à l'étude. Le gaz naturel faisant partie du triptyque des énergies fossiles à réduire, Servan Le Guern, directeur territorial Lyon Métropole de GRDF, précise :

"Avec une réduction de 25 % de la consommation de gaz naturel, on réduit de 75% l'impact de CO2 à l'horizon 2050. Aussi, GrDF travaille sur trois chantiers : le biométhane ou gaz vert, la biomasse et le stockage de l'électricité. Oui, nous nous dirigeons vers une vraie transformation des sources d'énergie."

De son côté, Fréderic Storck, directeur de l'énergie de CNR, rappelle que "dès son origine, la CNR s'est inscrite dans la logique du 100 % énergie renouvelable. Actuellement, nos travaux sont axés sur l'éolien, le photovoltaïque et sur la production d'hydrogène vert."

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Fréderic Storck, directeur de l'énergie de CNR (Crédit : Laurent Cérino/ADE)

Dans le cadre de la transition énergétique, la question des modes de transport est centrale.

«Nous n'avons pas attendu la loi relative à la transition énergétique (publiée le 18 août, NDLR) pour agir. Et un certain nombre de collectivités, à l'image de Nantes, ont déjà adopté des véhicules propres. Le problème actuel est d'ordre technique et financier. Quand un bus classique neuf coûte 250 000 €, son homologue vert revient à 450 000 €. Or, en 2025, le renouvellement des véhicules devra être 100 % écoresponsable. Au regard des difficultés financières des collectivités locales résultant des baisses de dotations de l'Etat, il faut s'interroger sur la faisabilité de ce renouvellement",

note Franck-Olivier Rossignolle, directeur adjoint France de Transdev.

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Franck-Olivier Rossignolle, directeur adjoint France de Transdev (Crédit : Laurent Cérino/ADE)

Financer la transition

Sur la question majeure du financement de la transition énergétique, Servan Le Guern, Frédéric Stock et Franck-Olivier Rossignolle sont unanimes pour reconnaître qu'il s'agit d'un point crucial.

"Pour que la transition soit source de développement et in fine de croissance, il faut d'ores et déjà réfléchir aux moyens financiers à lui attribuer, ajoute Nordine Boudjelida. Il faut être conscient que tous les pans de cette transformation ne pourront être financés simultanément, comme un ménage ne peut s'attaquer à tous les chantiers domestiques en même temps".

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Nordine Boudjelida, directeur régional de l'Ademe Rhône-Alpes (Crédit : Laurent Cérino/ADE)

Et Freddy Bouchet de procéder en conclusion à un rapide calcul :

"Selon l'Agence internationale de l'Environnement, près de 400 millions de dollars sont investis chaque année à l'échelle du globe dans la transition énergétique. Or, il en faudrait 1 600 millions, soit quatre fois plus, pour atteindre l'objectif de réduction de 2 °C fixé pour 2050."

Dégager des financements supplémentaires et suffisants: voilà bien l'un des enjeux majeurs de la Cop 21.

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