Avocat, Bernard Bosson était entré en politique en 1977. Il avait été élu conseiller municipal de la commune d'Annecy, alors dirigée par le maire André Fumex. Celui-ci avait succédé deux ans plus tôt à Charles Bosson, le père de Bernard Bosson, qui avait été reconduit depuis 1954 dans ses fonctions de maire de la préfecture de la Haute-Savoie.

Dans les traces de son père

Aux élections suivantes, en 1983, Bernard Bosson est élu maire d'Annecy, en obtenant 58 % des suffrages au premier tour. Une nouvelle ère Bosson s'ouvre à Annecy. Elle durera 24 ans, jusqu'en 2007, quand Bernard Bosson remet les clés de la mairie à son premier adjoint Jean-Luc Rigaut.

En 1986, Bernard Bosson est élu député (UDF-CDS) de la Haute-Savoie, 18 ans après la fin du dernier mandat de son père à l'Assemblée nationale. Il entre immédiatement dans le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac, comme secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur. Un remaniement le conduit ensuite au poste de ministre délégué chargé des Affaires européennes.

Plusieurs fois ministre

En 1993, il participe au deuxième gouvernement de cohabitation, dirigé par Édouard Balladur. Bernard Bosson est alors ministre de l'Équipement. Un an plus tard, il est battu par François Bayrou dans la course à la présidence du Centre des démocrates sociaux (CDS).

Avec Jacques Barrot et Pierre Méhaignerie, il est condamné en 2000 comme secrétaire général du CDS pour recel d'abus de biens sociaux et recels d'abus de confiance. Tous trois bénéficieront d'une amnistie.

En 2002, Bernard Bosson s'était opposé à la tenue de l'université d'été du Front national à Annecy.

Une passion pour Annecy

En 2005, il affronte Bernard Accoyer et plusieurs maires riverains sur la question de l'avenir du lac d'Annecy. "Malgré nos différences, nos relations ont toujours été empreintes d'une grande loyauté et d'une estime réciproque", salue Bernard Accoyer, maire délégué d'Annecy-le-Vieux et secrétaire général des Républicains.

"Il avait une vraie passion pour Annecy et comme tous les passionnés, il avait parfois des mots forts à la mesure de son engagement, poursuit M.Accoyer. Il laissera un souvenir indélébile bien au-delà d'Annecy et de son département qu'il aimait tant."

Retiré de la vie politique

En 2007, Bernard Bosson rejoint le Nouveau Centre, après un désaccord avec François Bayrou. Battu par l'UMP Lionel Tardy aux élections législatives, Bernard Bosson se retire alors de la vie politique. Il laisse la mairie d'Annecy à son premier adjoint Jean-Luc Rigaut, réélu depuis maire de la commune nouvelle d'Annecy.

"Dans la vie d'un homme, il y a des rencontres qui vous marquent et qui guident votre destinée. Celle de Bernard Bosson l'a été pour moi. Je lui dois mon engagement politique, témoigne Jean-Luc Rigaut. À l'époque, il m'avait demandé : aimes-tu Annecy, et aimes-tu les gens ? J'avais répondu oui. Il m'a dit : alors le reste suivra..."

Opposé au centre de congrès

"Je suis fier et admiratif de Bernard Bosson, de son action pour Annecy comme pour la Haute-Savoie, et d'avoir toujours porté ses idées centristes, humanistes et européennes tout au long de sa carrière politique, ajoute le maire d'Annecy. Il était le digne successeur de son père."

Après son retrait de la vie publique, Bernard Bosson était demeuré discret, sauf pour dénoncer le projet de centre de congrès qui, selon lui, risque de défigurer le bord du lac au centre d'Annecy.

Jeudi, un registre sera mis à disposition du public dans le hall de la mairie d'Annecy pour recueillir les témoignages des Annéciens, précise Jean-Luc Rigaut. Le maire d'Annecy annonce également qu'après une période deuil, la ville pourrait identifier un lieu dédié à la mémoire de Bernard Bosson.